1 . 7  -  Traitement

Il n’y a actuellement pas de thérapie des maladies mitochondriales. Le traitement est essentiellement symptomatique et ne modifie pas de façon significative l’évolution de la maladie. Il s’agit de supplémenter par des cofacteurs (ubiquinone pour les déficits en ubiquinone), de recommandation diététique (régime riche en lipides et pauvre en sucres) et d’éviter des médicaments connus pour avoir un effet délétère (valproate qui précipite la défaillance hépatique dans les syndromes d’Alpers par exemple). Du fait de l’implication progressive d’organes dans l’évolution de ces maladies la greffe d’organe est rarement évoquée.

1 . 8  -  Conseil génétique et Diagnostic prénatal

Le diagnostic prénatal (DPN) des maladies mitochondriales est dans la grande majorité des cas une tache difficile et problématique. La possibilité d’un diagnostic prénatal se présente uniquement pour des familles dans lesquelles il y a eu un cas index chez qui le diagnostic d’une maladie mitochondriale a été établi formellement par identification de la mutation en cause.

Les remaniements de grande taille de l’ADNmt, délétions ou duplications partielles, se retrouvent dans la grande majorité des cas de façon sporadique. Le conseil génétique peut donc être a priori rassurant.

Les mutations ponctuelles de l’ADNmt (syndromes MELAS, MERRF, NARP et l'atrophie optique de Leber) sont presque toujours à l'état hétéroplasmique, sont transmises selon un mode maternel et dans la grande majorité des cas sont retrouvées chez les mères et certains apparentés maternels des patients. Une analyse fine de l’arbre généalogique de la famille a pour objectif d’identifier des signes cliniques mineurs chez les apparentés. La recherche de la mutation trouvée chez le cas princeps va ensuite permettre d'identifier les individus porteurs de cette mutation. Il n'y a aucun risque pour la descendance d’un homme porteur d’une mutation ponctuelle. En revanche, le risque est élevé pour la descendance et la fratrie d’une femme porteuse d'une mutation de l'ADNmt. Dans ce cas, il est possible de proposer un DPN moléculaire pour la prévention d'une récidive de la maladie. Cependant, il est toujours très difficile de se prononcer dans ce type de DPN. En effet, la proportion de molécules d'ADNmt mutées dans les villosités choriales ne permet pas d'estimer sa proportion dans d'autres tissus fœtaux, ni son évolution au cours du développement embryonnaire. La présence de moins de 20% ou plus de 80% de molécules mutées chez le fœtus est respectivement de bon et de mauvais pronostic a priori. En revanche, des résultats intermédiaires sont extrêmement difficiles à interpréter

Si une mutation d'un gène nucléaire a été identifiée chez le cas princeps il est possible de proposer un DPN moléculaire comme pour n’importe quelle autre maladie génétique autosomique récessive, dominante ou liée à l’X selon les cas.

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