2  -  Classification


L’ostéoporose est une pathologie à prépondérance féminine, mais n’épargne pas les hommes, chez lesquels elle représente un problème relativement commun. Les ostéoporoses sont classiquement divisées en deux catégories.

A. Ostéoporose primitive ou commune

Elle est subdivisée chez la femme en ostéoporose postménopausique (type I) et en ostéoporose sénile (type II). Chez l’homme, par convention, on parle d’ostéoporose « idiopathique » avant 70 ans et d’ostéoporose « liée à l’âge » au-delà de 70 ans.

B. Ostéoporoses secondaires

Elles peuvent relever d’étiologies multiples (tableau 8.I). Les principales endocrinopathies entraînant un risque accru d’ostéoporose sont d’abord celles qui exposent à une diminution de la production des stéroïdes sexuels. Tout état d’hypogonadisme, quel que soit son mécanisme, représente donc un facteur de risque d’ostéoporose. Cependant, de nombreuses autres hormones sont impliquées dans la régulation du remodelage osseux, ou de façon plus globale dans l’homéostasie du calcium. Des anomalies de leur production peuvent favoriser le développement d’une ostéoporose. C’est le cas des hyperthyroïdies, de l’hypercortisolisme, de l’hyperparathyroïdie, qui constituent les causes endocriniennes les plus fréquentes des ostéoporoses secondaires. Des données récentes objectivent une augmentation du risque fracturaire chez les patients atteints d’un diabète de type 1, et dans une moindre mesure chez ceux porteurs d’un diabète de type 2.

Tableau 8.I.Ostéoporoses secondaires
   Pathologies endocrines    Causes génétiques
   Hypogonadisme

   Syndrome de Cushing

   Hyperthyroïdie

   Hyperparathyroïdie

   Diabète de type 1 et 2
   Ostéogenèse imparfaite

   Mutations du récepteur aux estrogènes*

   Mutations du gène de l’aromatase*

   Homocystinurie


   Pathologies digestives    Causes médicamenteuses
   Malabsorption

   Entérocolopathie inflammatoire chronique

   Cirrhose biliaire I

   Chirurgie bariatrique
   Corticothérapie

   Hormones thyroïdidiennes (doses freinatrices)

   Agonistes GHRH

   Inhibiteurs de l’aromatase

   Thiazolidinediones

   Anticonvulsivants

   Anticalcineurines
   (cyclosporine A, tacrolimus)

   Chimiothérapie

   Héparines non fractionnées

   Inhibiteurs de la recapture
   de la sérotonine

   Inhibiteurs de la pompe à protons

   Antirétroviraux
   Pathologies générales    Autres causes
   Arthrite rhumatoïde

   Polyarthrite ankylosante

   Lupus érythémateux disséminé

   Myélome multiple

   Mastocytose Insuffisance rénale, hémodialyse chronique
   Alcoolisme, tabagisme

   Hypercalciurie

   Immobilisation VIH



* Chez l’homme.

Les nouveaux moyens d’évaluation de l’atteinte osseuse (DEXA, marqueurs biologiques du remodelage osseux) et le développement des nouveaux traitements anti-ostéoporotiques ont contribué à améliorer le diagnostic précoce et la prise en charge des conséquences osseuses des maladies endocriniennes.

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