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On ne peut parler de traitement de l’escarre de décubitus sans insister sur l’importance de la prévention et des mesures prophylactiques. Toute personne s’occupant de malade à risque a un devoir d’alerte. La prévention de l’escarre est une urgence, sa présence indiquant un défaut de vigilance.
À côté des deux facteurs majeurs que sont une mobilité réduite et des troubles sensitifs, de nombreux autres facteurs favorisent l’apparition des escarres (Tableau 1).
Les facteurs de risque peuvent être évalués selon des échelles. La plus simple est l’échelle de Norton (Tableau 2).
Les mesures prophylactiques doivent être systématiquement envisagées dès que l’état de santé d’un malade nécessite un décubitus prolongé. Elles doivent tenir compte du pronostic fonctionnel chez le malade, de ses perspectives de verticalisation, de son état de déchéance éventuel. Le personnel infirmier doit être prévenu de ces mesures et de leur importance ; c’est lui qui aura l’essentiel de la responsabilité de la prophylaxie.
Trois mesures apparaissent nécessaires.
Il ne faut pas tolérer une immobilité totale de plus de 3 heures au lit, 2 heures en fauteuil, et donc faire procéder à une mobilisation passive du patient par le personnel de soins de façon très régulière. Les positions de références sont : décubitus dorsal, décubitus semi-latéral gauche et droit, position assise. Les positions de décubitus semi-latéral doivent être stabilisées par des coussins de mousse. La position assise doit être stabilisée et faire que l’appui concerne aussi les faces postérieures des cuisses.
Il faut assurer la propreté minutieuse du lit et l’hygiène rigoureuse du patient, le changer dès qu’il se souille, pour éviter macération et pullulation microbienne. Les massages des zones d’appui à type d’effleurage, longtemps préconisés en prévention sur peau saine n’ont pas fait la preuve de leur efficacité. Les massages « effleurés » ou appuyés sont plus dangereux qu’utiles dès que la peau est altérée (stade I et au-delà).
Les surmatelas à eau, à gonflement alterné d’air ou à air statique sont utilisés. Ils sont à réserver aux malades ayant un risque important d’escarre (score de Norton < 10). Ils ont chacun des inconvénients et leur mauvais emploi peut être préjudiciable. Les mousses découpées sont confortables, d’installation facile et assurent une bonne répartition des pressions. Les coussins en mousse sont utiles chez les patients assis au fauteuil.