2  -  Clinique

2 . 1  -  Siège

Les zones de prédilection sont représentées par les zones d’appui avec une faible épaisseur de revêtement cutané. Par ordre de fréquence décroissante :

  • les talons ;
  • la région sacrée ;
  • les régions trochantériennes et ischiatiques ;
  • les malléoles ;
  • plus rarement atteintes scapulaires, des coudes, de la nuque…

2 . 2  -  Stades évolutifs

L’escarre évolue en plusieurs phases :

  • stade 0  : peau intacte mais risque d’escarre ;
  • stade I  : érythème avec œdème périphérique persistant à la levée de l’appui ;
  • stade II  : apparition de phlyctènes sur fond érythémateux (surtout observé sur les régions talonnières). Leur contenu peut être séreux ou hémorragique (Figure 1). Elles correspondent à une atteinte de l’épiderme et du derme. Ces deux stades sont encore réversibles avec les techniques de soins et de prévention ;
  • stade III  : stade de l’escarre proprement dite, avec un aspect noirâtre, cartonné du tégument entouré d’une bordure érythémateuse et œdémateuse (Figure 2). Il correspond à une atteinte de toute l’épaisseur de la peau. La lésion n’est pas douloureuse. On distingue parfois un écoulement séropurulent ;
  • stade IV  : l’escarre atteint les tissus profonds. Après élimination ou nettoyage des zones nécrosées, la lésion est une ulcération à bords irréguliers, très profonde, au fond de laquelle on peut apercevoir la surface osseuse sous-jacente.
Figure 1 : Escarre du talon, avec une bulle hémorragique (stade II)
Figure 2 : Escarre sacrée (stade III)

2 . 3  -  Complications

Les complications à court terme, sont surtout infectieuses, en fonction de la proximité d’émonctoires naturels, de l’état des défenses du malade, du type des soins antérieurs.

Comme sur toute plaie chronique, la colonisation par des germes bactériens est constante, sans conséquence obligatoire pour la cicatrisation.

Pour le diagnostic d’infection, il faut tenir compte des signes inflammatoires locaux, de la fièvre, de la nature et de la densité des bactéries rencontrées.

La biologie (numération-formule sanguine, protéine C réactive) est un argument supplémentaire.

La présence de l’os au fond de la plaie ou d’une articulation fait suspecter une ostéite ou une arthrite dont la preuve peut être difficile à établir (radiographies, IRM, biopsie chirurgicale). Des septicémies à point de départ de l’escarre ne sont pas rares.

Les complications à moyen terme sont celles de l’hospitalisation prolongée des sujets âgés, avec augmentation de la perte d’autonomie, aggravation de troubles psychiques, en particulier syndrome dépressif, complications iatrogènes, difficulté du retour à domicile et donc augmentation du risque de dépendance, décompensation de « tares » en particulier d’un diabète, décès.

À plus long terme
, les escarres, selon leur siège, peuvent créer des troubles orthopédiques ou fonctionnels.

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