2  -  Examens cytologiques et histologiques diagnostiques ou d’orientation diagnostique

2 . 1  -  Lavage bronchoalvéolaire (cytologie)


1. Réalisation

Le lavage bronchoalvéolaire (LBA) est fait au cours d’une fibroscopie bronchique. Il est réalisé avant toute biopsie bronchique +++.

Technique : instillation de sérum physiologique stérile à température ambiante dans un territoire alvéolaire (2 à 3 instillations de 100 mL), puis recueil entre chaque lavage et analyse du liquide.

Il recueille donc les cellules et substances des cavités aériques distales.

Sa composition reflète l’infiltrat cellulaire interstitiel et le contenu alvéolaire.

Le LBA peut faire l’objet :

  • d’une analyse microbiologique (obligatoire si suspicion d’une pathologie infectieuse) ;
  • d’une analyse cytologique ;
  • d’autres analyses : recherche de corps asbestosiques ou de silice par exemple au LEPI (laboratoire d’étude des particules inhalées).

En cas de suspicion d’infection : envoi du premier lavage en microbiologie +++.

2. Aspects techniques

Au laboratoire d’anatomie et cytologie pathologiques il sera procédé à :

  • la mesure du volume ;
  • la description de l’aspect ;
  • une numération (richesse cellulaire : cellularité) ;
  • une cytocentrifugation (centrifugation du liquide permettant de former une petite pastille avec les cellules du LBA sur une lame) (figure 3) ;
  • des colorations systématiques : May-Grünwald-Giemsa (figure 4) (visualisation, reconnaissance des cellules)/Papanicolaou (cellules)/Perls pour la recherche de sidérophages (fer) (figure 5) ;
  • des lames non colorées pour d’autres colorations éventuelles (Gomori-Grocott pour recherche de champignons, Gram pour la recherche de bactéries intracellulaires, Ziehl pour la recherche de mycobactéries) ;
  • des lames non colorées conservées au froid pour d’éventuels marquages immunochimiques (CD4, CD8, CD1a par exemple).
Figure 3 : Liquide bronchoalvéolaire – pastille de cytocentrifugation sur lame (flèche)
Les cellules recueillies lors du lavage sont concentrées par centrifugation sur une lame de verre qui peut être colorée de différentes manières afin d’apprécier l’ensemble des cellules et leurs caractéristiques ainsi que les agents pathogènes.
Figure 4 : Liquide bronchoalvéolaire – coloration de May-Grünwald-Giemsa
Coloration standard pour le comptage des différentes populations de cellules et l’étude de leurs caractéristiques. Un macrophage (flèche noire) dont le cytoplasme, important par rapport au noyau, est parfois spumeux ou contenant du pigment tabagique ou des poussières. Un polynucléaire neutrophile (flèche grise) plus petit au noyau à plusieurs lobes (3-4). Les lymphocytes (flèche blanche) sont de petite taille et possèdent un noyau rond et très peu de cytoplasme.
Figure 5 : Liquide bronchoalvéolaire – coloration de Perls

3. Analyse du LBA

L’analyse comprend en plus de la mesure du volume et de la description de son aspect :

  • l’établissement de la formule (répartition en pourcentage des différents types de cellules) ;
  • une recherche d’éléments cellulaires anormaux (cellules cancéreuses ou lymphomateuses) ;
  • une recherche d’agents pathogènes sur les colorations habituelles ou spéciales (champignons, parasites, mycobactéries, bactéries intracellulaires, virus par mise en évidence de l’effet cytopathogène, etc.) ;
  • une recherche de sidérophages sur la coloration de Perls (macrophages contenant du pigment hémosidérinique ou surcharge en fer témoignant d’une phagocytose d’hématies) avec établissement d’un score (score de Golde) ;
  • une recherche de corps ferrugineux en faveur d’une exposition à l’amiante.
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