3  -  Lésions de la rectocolite hémorragique (RCH)


La confirmation de RCH nécessite la réalisation d'une coloscopie totale avec, si possible, une iléoscopie rétrograde avec biopsies pour examen anatomopathologique.

3 . 1  -  Critères topographiques


La rectocolite hémorragique est toujours limitée au rectum et plus ou moins au côlon.

Les lésions prédominent au niveau du rectum et remontent plus ou moins haut sur le cadre colique, pour réaliser, au maximum, une pancolite. Il peut parfois exister une atteinte bifocale (rectum + caecum).

Rarement, on peut observer une inflammation de l'iléon mais elle correspond à une iléite dite « de reflux ».

3 . 2  -  Critères macroscopiques

  • Paroi non épaissie.
  • Absence de sténoses ou fistules.
  • Lésions muqueuses continues, sans intervalle de muqueuse saine (figure 4).
  • Muqueuse congestive et friable, ulcérée de façon continue.
  • Parfois présence de pseudo-polypes digitiformes.
Figure 4 : Rectocolite hémorragique : pièce de colectomie totale avec un aspect hémorragique de la muqueuse, sans intervalle de muqueuse saine

N.B : la terminologie de « pseudo-polype » est « malheureuse » car ce sont de véritables polypes (formations faisant saillie dans la lumière). Ces pseudo-polypes correspondent à une zone de muqueuse en régénération, entre deux zones ulcérées, réalisant donc une saillie dans la lumière colique. C'est pour faire la différence avec des polypes par excès de tissu (polypes adénomateux ou hyperplasiques) que le terme de « pseudo-polype » a été utilisé et gardé.

3 . 3  -  Critères microscopiques en faveur d'une RCH


1. Au niveau de la muqueuse


Au niveau de la muqueuse, c'est-à-dire visible sur biopsies (figure 5) :

  • atteinte continue, homogène sur tous les fragments biopsiques d'un fragment à l'autre dans un même secteur digestif ;
  • absence de granulome épithélioïde et gigantocellulaire.
Figure 5 : Rectocolite hémorragique en poussée, microscopie : muqueuse colique avec inflammation lymphoplasmocytaire, anomalies de l'architecture des glandes, diminution de la mucosécrétion, micro-abcès cryptiques (X) et absence de granulome épithélioïde

Les autres critères sont plus relatifs :

  • inflammation lymphoplasmocytaire, anomalies de l'architecture des glandes avec diminution de la mucosécrétion témoignant d'une inflammation chronique avec régénération s'observent mais à un degré moindre dans la maladie de Crohn ;
  • micro-abcès cryptiques (témoignant de la poussée) s'observent aussi au cours de la maladie de Crohn mais généralement moins nombreux ;
  • ulcérations.

2. Au niveau de la paroi

Au niveau de la paroi (ne se voient que sur une pièce opératoire de résection digestive) :

  • inflammation uniquement superficielle qui atteint uniquement la muqueuse et la partie superficielle de la sous-muqueuse ;
  • ulcérations en général superficielles, non fissuraires.

N.B : le caractère uniquement superficiel des lésions peut être absent en cas d'atteinte très sévère.

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