Etre mobile pour voir et être vu
Dans certains dispositifs, les élèves travaillent en l'absence de supervision directe et rapprochée de l'enseignant environ les trois quarts du temps de la leçon. C'est le cas des dispositifs d'organisation par ateliers que l'enseignant utilise dans différents sports, ou encore des dispositifs où les élèves sont dispersés sur un grand espace de travail (e.g., terrain de football ou de rugby ; gymnase de type C ; espace de pleine nature...). Dans ce type de formats pédagogiques, les enseignants d'EPS adoptent non seulement des positions stratégiques en fonction de la dangerosité du matériel à surveiller, de la répartition des groupes d'élèves dans l'espace, des difficultés à repérer, mais ils circulent aussi beaucoup sans nécessairement intervenir auprès des élèves.
Derrière ses déplacements ici et là, en apparence anodins, l'enseignant a des intentions très différentes et qui peuvent varier d'un moment à un autre. Sa mobilité influence le comportement des élèves : sa proximité physique dissuade les comportements perturbateurs et augmente le degré d'implication des élèves (Hastie et Saunders, 1990).
De même pour certains enseignants, l'activité de supervision n'est pas aléatoire mais organisée en plusieurs phases allant d'un contrôle général à un contrôle davantage ciblé et différencié. Par exemple :
* ils circulent pour montrer leur présence, voir tous les élèves et être vus de tous ;
* par leurs déplacements, ils stimulent la mise au travail rapide des élèves et les interpellent au passage ;
* ils contrôlent d'abord que les élèves respectent bien la tâche demandée ;
* ils cherchent ensuite à détecter globalement les défauts d'exécution motrice ;
* ils s'attachent enfin à diagnostiquer plus précisément les difficultés d'apprentissage chez certains élèves et à repérer ceux qui franchissent un palier.
Vidéo d'entretien avec l'enseignant : "Voir la situation de l'intérieur" (Sébastien)