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Le diagnostic positif d’orchi-épididymite est clinique devant :
En cas d’orchi-épididymite, l’épididyme et le testicule sont confondus en une masse volumineuse avec disparition du sillon épididymo-testiculaire (signe de Chevassu négatif). Une hydrocèle réactionnelle peut gêner l’examen clinique. L’infiltration du cordon spermatique ou funiculite est à rechercher également.
Classiquement, le soulèvement du testicule soulage la douleur (signe de Prehn positif) permettant de faire la distinction avec une torsion du cordon spermatique.
Il faut systématiquement rechercher une urétrite ou une prostatite associée au toucher rectal.
Le plus souvent, l’examen clinique permet d’éliminer les principaux diagnostics différentiels devant une « grosse bourse aiguë douloureuse » :
Il existe toutefois quelques formes particulières :
1) L’épididymite tuberculeuse
Elle est le plus souvent bipolaire touchant la queue et la tête de l’épididyme qui est décrit en « cimier de casque ». Le tableau est le plus souvent chronique ou subaigu. La prise en charge est celle d’une tuberculose uro-génitale. Ce diagnostic doit aussi être évoqué en cas de traitement endo-vésical par BCG pour des tumeurs urotéliales de la vessie n’infiltrant pas le muscle.
2) L’orchite ourlienne
Les oreillons peuvent être à l’origine d’une orchite isolée. La résolution complète de l’épisode est la règle. Cependant, un risque de stérilité existe en cas d’atteinte simultanée des deux testicules.
3) L’orchite médicamenteuse
Lorsque le patient prend des doses d’amiodarone supérieure à 200 mg/J, il peut développer une orchite médicamenteuse. Lorsque l’on stoppe le médicament cette orchite disparaît.
Aucun examen n’est indispensable car le diagnostic est clinique. Il existe le plus souvent un syndrome inflammatoire biologique. L’échographie-doppler du testicule peut aider lorsque l’examen clinique est non contributif ou lorsque l’on pense à une complication (abcès). Elle peut révéler :
L’origine urinaire ou sexuellement transmise de l’infection est guidée par l’anamnèse en explorant notamment :
Cependant, le diagnostic de certitude repose sur les examens microbiologiques :
Le traitement antibiotique probabiliste doit être débuté dès les prélèvements bactériologiques effectués et sera secondairement adapté à l’antibiogramme. Le choix de l’antibiothérapie est guidé par le contexte. En cas de suspicion d’IST, plusieurs schémas sont possibles :
Dans les autres formes, le choix antibiotique rejoint celui des prostatites : on utilisera volontiers des fluoroquinolones en première intention. Le cotrimoxazole est possible en relais en cas de souche sensible, pour une durée suffisamment longue, soit 14 jours pour une épididymite simple ou 4 à 6 semaines s’il existe une prostatite associée ou en cas de forme chronique.
L’hospitalisation doit être envisagée en cas de signes généraux sévères, surtout chez le sujet âgé, avec début de l’antibiothérapie IV.
Certaines mesures associées sont indispensables :
Le recours à la chirurgie est rare, mais peut se voir en cas de nécessité de drainage d’un abcès, d’exérèse d’une zone de nécrose. Plus rarement, on réalisera une épididymectomie, voire une orchi-épididymectomie en cas de lésions chroniques mal contrôlées par le traitement médical.
L’évolution est le plus souvent favorable avec parfois la persistance d’un petit nodule séquellaire. Toutefois, si le diagnostic est tardif ou en cas de traitement insuffisant, l’évolution peut être compliquée par :
À distance de l’infection, il faut rechercher une cause favorisante, notamment chez le sujet âgé ou en cas de forme récidivante (HBP, sténose urétrale, uropathie malformative).