3. 1 - Morphine

    Seuls les morphiniques tels que le chlorhydrate ou le sulfate de morphine ont l’autorisation de mise sur le marché pour les douleurs non cancéreuses. Les autres traitements, tels que le fentanyl, vont peut-être avoir des modifications de leurs indications, actuellement encore réservées aux douleurs cancéreuses.

3. 1. 1 - Chlorhydrate de morphine

     Le chlorhydrate de morphine peut être utilisé per os sous forme de préparations mais est surtout prescrit en parentéral, soit en discontinu — voie intraveineuse ou sous-cutanée, voie péridurale et intrathécale —, soit en continu — voie intraveineuse à la seringue électrique, avec un perfuseur portable ou une pompe programmable : technique d’analgésie contrôlée par le patient (PCA).

3. 1. 2 - Sulfate de morphine

a. À libération prolongée

     Il existe deux spécialités (Skenan et Moscontin) ayant des dosages de 10 à 200 mg et se prescrivant en deux prises par jour et une spécialité à une prise par jour (Kapanol LP). La forme per os LP sur douze heures représente certainement la forme la plus prescrite dans les douleurs chroniques ou dans les douleurs aiguës, en relais d’une forme à libération immédiate.


b. À libération immédiate


     L’Actiskénan (5 ou 10 mg) ou le Sevredol (10 ou 20 mg) sont des formes à libération immédiate très utiles pour réaliser une titration per os de morphine ou pour permettre des interdoses lors des traitements stables avec une forme LP.

3. 2 - Hydromorphone

     Commercialisée sous le nom de Sophidone (gélules à 4, 8, 16 ou 24 mg), l’hydromorphone est une alternative à la morphine orale pouvant s’inscrire dans le concept de la rotation des opioïdes (cf. infra, Quelques conseils pratiques) : 4 mg matin et soir sont équivalents à 30 mg matin et soir de sulfate de morphine LP.

3. 3 - Fentanyl transdermique

Les patchs de Durogesic sont à 25, 50, 75 ou 100 μg. Ils sont indiqués dans les douleurs chroniques stables d’origine cancéreuse et s’intègrent dans le concept de la rotation des opioïdes. Le patch doit être posé selon des recommandations rigoureuses : sur une peau saine et sèche, sans poils ni plis ; il doit être changé toutes les soixante-douze heures (noter sur la boîte et sur le patch la date et heure de pose) ; se méfier de la fièvre qui augmente le passage du fentanyl.
Il faut savoir qu’il faut en moyenne quarante-huit heures pour que l’efficacité commence à apparaître : de ce fait, ce médicament est plutôt utilisé en relais d’un traitement per os qu’en début de traitement. Il faut utiliser la table spécifique d’équivalence de dose et savoir recourir à une forme immédiate de morphine en complément antalgique si nécessaire.
Il existe également une forme transmuqueuse rapidement active, l’Actiq, sous forme de bâtonnets transmuqueux.


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