3 - Méthodes d'évaluation de la douleur

     Pour évaluer la douleur, la démarche diagnostique repose sur la définition du type de douleur (aiguë ou chronique, nociceptive, neuropathique ou mixte), la connaissance des mécanismes générateurs de la douleur et sur l’intensité de la douleur. Pour connaître l’intensité de la douleur, on utilise les échelles unidimensionnelles : c’est une estimation globale de la douleur.

3. 1 - Évaluer une douleur aiguë par l’EVA

     L’EVA (échelle visuelle analogique) se présente habituellement sous la forme d’une ligne horizontale de 100 mm orientée de gauche à droite ; l’extrémité gauche de la ligne est définie par « Douleur absente » ou « Pas de douleur » et l’extrémité droite par « Douleur maximale imaginable ». Le patient répond en traçant une croix sur la ligne entre les deux extrémités.

     La distance entre la position du trait et l’extrémité « Douleur absente » sert d’indice numérique pour le traitement des données. La mesure s’effectue au millimètre près. Certains préfèrent l’échelle numérique qui permet au patient de donner une note de 0 à 10 ou 100. La note 0 est définie par « Douleur absente » et la note maximale par « Douleur maximale imaginable ». L’échelle visuelle simple est constituée par cinq items : « Pas de douleur » jusqu’à « Extrêmement intense ». Elle est donc cotée de 0 à 4.

     L’EVA est reproductible ; il importe de noter le Δ entre deux mesures qui permet de considérer que la variation de la douleur est cliniquement significative ou encore pertinente.

3. 2 - Évaluer une douleur chronique par l’approche multidimensionnelle

     Les échelles multidimensionnelles font appel à des questionnaires. Le questionnaire douleur Saint-Antoine, ou QDSA, est le plus communément utilisé en France. C’est l’adaptation française du questionnaire de la douleur de McGill.

     Les échelles comportementales peuvent appréhender le retentissement de la douleur sur le comportement quotidien. Le bilan psychologique, c’est-à-dire  par le STAI et le BECK ou le HADS : échelle du retentissement émotionnel (Hospital Anxiety and Depression Scale).

      L’intérêt d’une consultation multidisciplinaire de la douleur est de faire coïncider une consultation par un médecin spécialisé de la douleur et une consultation par un psychiatre, afin de connaître le retentissement émotionnel de la douleur. La consultation multidisciplinaire a l’avantage de décharger le médecin traitant en butte à des difficultés diagnostiques ou thérapeutiques. La consultation multidisciplinaire de la douleur se doit d’être répétée. Elle devrait permettre une évaluation répétée dans le temps et s’adresse aux patients douloureux chroniques.


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