3. 3. 3 - Comment faire le diagnostic ?

a. Radiographie (figures 5.8 à 5.10)

Il faudra systématiquement demander :

– un examen de face en appui bipodal, rotation nulle, genoux en extension.
Cette incidence peut être complétée par un appui en charge monopodal
 
– un profil des genoux ;
– un défilé fémoropatellaire à 30° de flexion ;
– enfin, un examen dit « en schuss » (de face, en charge, à 30° de flexion, cliché en postéro-antérieur), qui doit être systématique : il permet de voir le compartiment postérieur et, parfois, de révéler un pincement de l’interligne articulaire qui n’existe pas sur le cliché en extension.


b. Signes cardinaux de l’arthrose


– Le pincement de l’interligne localisé à un des deux compartiments fémorotibial.
– L’ostéophytose dite marginale externe, mais également interne, appréciée sur le cliché de face.
– L’ostéophytose des épines tibiales visualisée sur le cliché « en schuss ».
– L’ostéophytose située en avant et en arrière du tibia, sur la face postérieure du condyle et au-dessus de la trochlée, analysée sur le profil.
– La présence d’une ostéosclérose sous-chondrale avec des géodes dans le même compartiment.

     On étudie également des déviations axiales qui seront cotées si besoin par une goniométrie.

     Un tel bilan permet d’apprécier le caractère uni-, bi-, voire tricompartimental de l’arthrose.

c. Biologie

     La VS et la CRP sont normales.
Il n’y a pas de test de routine permettant d’évaluer la dégradation du cartilage.

d. Diagnostic différentiel

     Le diagnostic est habituellement facile (cf. chapitre 38).

3. 3. 4 - Pronostic

     L’évolution de l’arthrose est très variable à l’échelon individuel. Il peut exister des périodes douloureuses alternant avec des périodes d’accalmie. Même à un stade évolué, la gêne fonctionnelle n’est habituellement pas majeure, et, la plupart des sujets conservent un périmètre de marche suffisant pour des activités seulement réduites.

     Les épanchements synoviaux et la récidive de synovite, l’obésité, l’association à une arthrose digitale, des antécédents traumatiques sont des facteurs prédictifs de l’évolutivité d’une arthrose.

3. 3. 5 - Formes cliniques

     En cas de formes rapidement destructrices, il faudra systématiquement penser à recherche une chondrocalcinose articulaire associée.

     Un épanchement qui se localise dans la bourse poplitée, réalise un kyste poplité. Ce kyste poplité peut se rompre dans le mollet avec une douleur brutale et un tableau de pseudo-phlébite.

     L’association à la production importante de corps étrangers, réalise une ostéochondromatose secondaire.
Les gonarthroses fémorotibiales internes peuvent s’accompagner d’une authentique ostéonécrose du condyle interne.

     Certaines gonarthroses sont secondaires à une arthrite, une chondrocalcinose, une ostéonécrose, une hyperostose, une maladie de Paget.

     Les gonarthroses à un stade évolué s’accompagnent très fréquemment d’une méniscopathie dégénérative mais il ne faut pas incriminer une lésion méniscale comme cause unique d’une gonalgie mécanique chez un patient de plus de quarante-cinq ans.


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