3. 3 - Arthrose fémorotibiale

3. 3. 1 - Épidémiologie

     La gonarthrose fémorotibiale est très fréquente chez la femme (deux tiers des malades) après la ménopause. La moyenne d’âge est de soixante-cinq ans. L’incidence est de deux pour 1 000 adultes par an et la prévalence est de 1 % dans les deux sexes entre cinquante-cinq et soixante-cinq ans ; elle passe à 2 % chez l’homme et 6 % chez la femme au-delà de soixante-cinq ans.

3. 3. 2 - Quand faut-il évoquer le diagnostic ?

La douleur est le principal motif de consultation.


a. Topographie


     C’est une douleur souvent décrite de façon diffuse dans le genou. Elle est plus volontiers localisée au compartiment interne en cas d’atteinte fémorotibiale interne.


b. Horaire

     Cette douleur est de rythme mécanique, survenant à la marche, à la montée et la descente des escaliers, soulagée par le repos, ne réveillant pas le malade sauf lors des changements de position. Il existe cependant des poussées dites congestives de la maladie, où la douleur s’intensifie avec une recrudescence nocturne des douleurs et présence d’un épanchement articulaire parfois abondant.


c. Retentissement fonctionnel

Il faut apprécier le retentissement fonctionnel, comme pour la hanche.


d. Examen

     L’examen du genou se fait debout puis à la marche, puis couché.
      
     L’examen debout s’intéresse aux déviations axiales des membres inférieurs pour mettre en évidence une déformation à type de genu varum ou de genu valgum, voire de genu recurvatum.

     L’examen à la marche permet surtout de rechercher une majoration d’un trouble statique.

En décubitus dorsal, on étudie différentes mobilités du genou :

– la flexion du genou est longtemps conservée dans la gonarthrose. L’existence de craquements est audible et palpable traduisant une atteinte du cartilage articulaire. On recherche systématiquement un épanchement intra-articulaire par la recherche d’un choc rotulien. Même dans ce cas, le genou ne s’accompagne pas de signes inflammatoires locaux importants
 
– dans les arthroses évoluées, on peut mettre en évidence des déformations plus importantes du genou, avec un aspect globuleux et surtout un flessum

– on teste les stabilités antéro-postérieures (conservée) et latérales ; ces dernières sont un élément fondamental dans des indications ultérieures de la chirurgie.

Fig. 5.8. L’axe mécanique du genou passant par la tête fémorale et le pilon tibial (épines tibiales).
Fig. 5.9. Gonarthrose fémorotibiale interne : évolution radiographique avec apparition d’une déformation en varus.
Fig. 5.10. Gonarthrose fémorotibiale interne.

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