2. 7 - Traitement

2. 7. 1 - Traitement médical

     Le traitement médical a toujours sa place, y compris dans les formes évoluées, car l’aggravation d’une coxarthrose n’est pas inéluctable.Le traitement médical comporte :

– des mesures de ménagement de l’articulation douloureuse : éviter les marches dans les périodes les plus douloureuses ; favoriser, par contre, la marche au quotidien en dehors des poussées très douloureuses et la pratique du vélo ; éviter les stations debout prolongées et le port de charges lourdes ; prendre une canne du côté opposé à la hanche malade ; corriger un excès de poids ; respecter un repos quotidien en position allongée, hanches en extension ;
– la rééducation douce de la hanche, au mieux en balnéothérapie, dont le but est de préserver la mobilité articulaire, la trophicité musculaire et d’éviter la constitution d’un flessum ;
– le traitement médicamenteux : les antalgiques simples prescrits à la demande et au long cours (paracétamol jusqu’à 4 g par jour) ; on peut, au cours de poussées plus douloureuses, prescrire un AINS ;
– les antiarthrosiques à action lente ont démontré un effet antalgique modeste au long cours (par cures de trois mois répétées deux fois par an) ; leur effet préventif sur la destruction du cartilage reste à démontrer ;
– les injections d’acide hyaluronique sont en cours d’évaluation.

     Les effets du traitement médicamenteux doivent être mesurés à l’aide de critères reproductibles : périmètre de marche, douleur à la marche mesurée sur une EVA, indices algofonctionnels de Lequesne ou de Womac, indice de qualité de vie.

2. 7. 2 - Traitement chirurgical

     Le traitement chirurgical a deux objectifs :
– ne pas laisser passer l’heure d’une intervention de chirurgie préventive dans les coxopathies luxantes symptomatiques du sujet jeune ;
– à l’inverse, ne pas porter abusivement une indication de prothèse de hanche lors d’une coxopathie évoluée primitive mais peu symptomatique.


a. Traitement chirurgical conservateur

      Il s’agit d’une chirurgie préventive qui doit être systématiquement proposée et discutée : elle vise à corriger précocement la malformation subluxante. Cette chirurgie précoce de correction résulte d’une discussion médicochirurgicale tenant compte du type de la malformation, de l’ancienneté de la douleur et de l’aspect radiographique concernant l’importance de l’arthrose. Il s’agit d’une chirurgie très délicate, qui doit être effectuée par un chirurgien entraîné à ces techniques (en cas de coxa valga, on propose une ostéotomie fémorale supérieure de varisation ; en cas d’insuffisance de couverture de la tête, on propose soit une butée cotyloïdienne, soit une ostéotomie du bassin de type Chiari). Enfin, elle est suivie d’une rééducation et d’un arrêt de travail prolongés, qui doivent être pris en compte chez des sujets en général en pleine activité professionnelle.


b. Chirurgie de la prothèse totale de hanche

     En aucun cas, l’atteinte radiologique isolée ne permet de porter l’indication de la mise en place d’une prothèse totale de hanche. Seul le retentissement clinique (douleur et handicap) justifie l’intervention. Le degré de l’atteinte radiologique ne permet pas non plus à lui seul de porter l’indication de la mise en place d’une prothèse.

     L’indication de la mise en place d’une prothèse est simple chez les sujets de plus de soixante ans avec handicap important malgré le traitement médical. L’indication se discute, au cas par cas, pour le malade entre quarante et soixante ans avec un handicap majeur et pour une coxarthrose déjà très évoluée avec un vice architectural chez un sujet jeune. La durée de vie d’une prothèse est de l’ordre de quinze ans actuellement chez neuf patients sur dix et pose le problème, pour un sujet jeune, de la mise en place vraisemblable d’une seconde prothèse.

     L’intervention est bien standardisée et consiste à la mise en place d’une pièce fémorale faite en alliage métallique et d’une cupule cotyloïdienne fixée dans la cavité cotyloïdienne par l’intermédiaire d’un ciment acrylique (figure 5.7).

La prothèse totale de hanche peut présenter trois types de complications :
– l’infection qui doit être systématiquement évoquée devant un tableau de descellement de la prothèse ;
– l’usure du cotyle ;
– le descellement « mécanique » favorisé par l’usure du polyéthylène (complication la plus fréquente) qui se traduit par un réveil douloureux ;
– l’usure et le descellement sont plus particulièrement observés chez les sujets jeunes et actifs.

Fig. 5.7. Prothèse totale de hanche.

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