5 - Étiologie des hypercalcémies

Lorsque l’hypercalcémie est symptomatique et sévère, l’enquête étiologique ne doit pas retarder la mise en route du traitement. L’enquête étiologique débute par l’interrogatoire et l’examen clinique :
– recherche de prise médicamenteuse, d’antécédent de néoplasie, d’altération de l’état général, de douleur osseuse, etc. ;
– palpation des seins et des aires ganglionnaires, recherche d’organomégalie, recherche de foyers douloureux ou de tuméfactions osseuses, etc.

5. 1 - Affections néoplasiques (50 %)

5. 1. 1 - Métastases osseuses

L’hypercalcémie est souvent symptomatique en raison de sa rapidité d’installation ; 20 % des patients ayant des métastases osseuses ont une hypercalcémie. L’hypercalcémie est révélatrice de la tumeur métastatique (rare) ou apparaît au cours de l’évolution d’une néoplasie connue : essentiellement cancers mammaires (30 %), pulmonaires (30 %) et rénaux, etc. (cf. chapitre 20).

5. 1. 2 - Myélome multiple

Lors du myélome, l’hypercalcémie est présente dans environ 30 % des cas et est souvent aggravée par une atteinte rénale myélomateuse (cf. chapitre 21).

5. 1. 3 - Autres hémopathies (plus rares)

Lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens et autres hémopathies essentiellement en phase d’acutisation.

5. 1. 4 - Hypercalcémie humorale maligne

L’hypercalcémie est liée à l’existence d’une tumeur maligne libérant un facteur hypercalcémiant dans la circulation générale. Il s’agit d’une hormone peptidique, la PTHrp (PTH-related peptide), apparentée à la PTH et ayant la même activité biologique. Ce syndrome survient le plus souvent en l’absence de métastase ostéolytique. Le cancer est le plus souvent pulmonaire, œsophagien, utérin, cutané ou glandulaire (rein, vessie, ovaire). Cette forme d’hypercalcémie est souvent caractérisée par une plus grande résistance au traitement anti-résorptif. Elle est recherchée dans un deuxième temps en l’absence d’étiologie mise en évidence, surtout si le taux de PTH est effondré.


6/10