2. 2. 4 - Manifestations cardiovasculaires

– Signes ECG : raccourcissement du segment ST et de l’intervalle QT.
– Troubles du rythme (tachycardie, extrasystole ventriculaire, fibrillation ventriculaire) ou de la conduction (bloc auriculoventriculaire).
– Hypertension artérielle.

2. 2. 5 - Signes généraux

– Amaigrissement avec déshydratation extracellulaire.
– Fièvre.

2. 3 - Hypercalcémie majeure

2. 3. 1 - Signes d’hypercalcémie majeure

Ce sont :
– une déshydratation avec risque d’insuffisance rénale ;
– une fièvre, une obnubilation ;
– des douleurs abdominales pseudochirurgicales et des vomissements ;
– des troubles du rythme et de la conduction cardiaque.

2. 3. 2 - Signes biologiques associés

Ce sont :
– une calcémie généralement supérieure à 3,5 mmol/l ;
– une déshydratation extracellulaire (hyperprotidémie, élévation de l’hématocrite) ;
– une alcalose métabolique (à l’exception de l’insuffisance rénale chronique ou de l’hyperparathyroïdie) ;
– une hypochlorémie et une hypokaliémie.

La découverte d’une hypercalcémie impose une hospitalisation pour réaliser le traitement d’urgence (le second dosage de confirmation ne retardera aucunement celui-ci). Il comporte les mesures suivantes :
– arrêt des traitements potentialisateurs :
   • digitaliques ;
   • alcalins ;
   • calcium et vitamine D ;
   • diurétiques et hypokaliémiants ;
– perfusion intraveineuse pour équilibration hydroélectrolytique :
   • sérum salé isotonique (NaCl 9 ‰), 3 à 6 l par vingt-quatre heures (adapté à la déshydratation et en surveillant étroitement la diurèse) ;
   • l’utilisation concomitante de furosémide à la dose de 40 à 60 mg par jour est possible en cas d’insuffisance rénale fonctionnelle ou d’insuffisance cardiaque associée ; elle s’effectue après réhydratation et en l’absence de protéines monoclonales urinaires (risque de tubulopathie) ;
– blocage de la résorption osseuse par :
   • calcitonine 5 unités/kg par jour en trois injections (intraveineuse, intramusculaire ou sous-cutanée) ou en perfusion continue dans les vingtquatre premières heures, puis en adaptant la dose à la valeur de la calcémie. L’effet est rapide en quelques heures, mais la tolérance est souvent médiocre, limitant ainsi son usage aux hypercalcémies sévères mal supportées, nécessitant leur réduction le plus rapidement possible ;
   • première administration intraveineuse immédiate d’un bisphosphonate (zolédronate, pamidronate, clodronate). La dose est adaptée à la fonction rénale et à la calcémie. L’action est plus lente que celle de la calcitonine mais plus durable. Une fois les troubles hydroélectrolytiques corrigés et lorsque l’étiologie le nécessite, les bisphosphonates sont maintenus seuls, sous forme injectable ou éventuellement orale en fonction notamment de la pathologie néoplasique primitive.
Si le pronostic vital est engagé, peuvent être utilisés en unité de soins intensifs :
– un volume de perfusion supérieur à 6 l par vingt-quatre heures avec monitorage de la fonction cardiaque ;
– furosémide à forte dose ;
– éventuellement, épuration extrarénale (dialyse péritonéale ou hémodialyse).

Des examens complémentaires simples sont nécessaires :
– bilan phosphocalcique sanguin et urinaire : calcémie, phosphatémie, C télopeptides du collagène de type I (S-CTX), calciurie, phosphaturie, créatininurie des vingt-quatre heures ;
– hémogramme et plaquettes ;
– VS, CRP ;
– bilan électrolytique et créatininémie ;
– électrophorèse des protides sériques, éventuellement complétée par une immunofixation, par le dosage pondéral des immunoglobulines et la réalisation d’une immunofixation des protides urinaires ;
– parathormone et 25OH-D3 ;
– radiographie du thorax ;
ECG, urgent en cas d’hypercalcémie majeure ou de traitement potentialisateur (digitalique).
Ce bilan de base oriente vers les deux étiologies les plus fréquentes, l’hypercalcémie maligne et l’hyperparathyroïdie, et fournira les éléments d’orientation indispensables pour les étiologies plus rares.
Les examens d’imagerie, radiographies osseuses et scintigraphie osseuse, sont discutés en fonction des points d’appel cliniques.


3/10