3 - Aspect épidémiologique et social

     Les pathologies de l’appareil locomoteur des personnes âgées sont la principale cause d’incapacité fonctionnelle dans les pays développés. Les conséquences de ces pathologies sont liées à leur prévalence importante, mais aussi à leur impact sur les systèmes de santé en termes de coût direct et indirect. Les maladies ostéoarticulaires arrivent en quatrième position après les maladies ophtalmologiques et les pathologies de la bouche et des dents. Elles correspondent à 10 % des affections déclarées. L’arthrose représente la moitié de la pathologie ostéoarticulaire chez les personnes de plus de soixante-cinq ans. La prévalence de l’ostéoporose est quasi exponentielle avec l’âge, avec près de 30 % des femmes de plus de soixante-cinq ans qui souffrent d’une fracture vertébrale. Les fractures de l’extrémité supérieure du fémur touchent une femme sur trois et un homme sur six vivant jusqu’à quatre-vingt-dix ans. La mortalité atteint 25 % dans l’année qui suit une fracture du fémur et une perte d’autonomie est observée dans 35 % des cas.

3. 1 - Données de consommation de santé

     Le vieillissement de la population est considéré comme un des facteurs majeurs responsables de la consommation de soin. Le nombre moyen annuel de  recours au médecin des personnes âgées a pratiquement doublé en vingt ans. Les atteintes de l’appareil locomoteur, qu’elles soient isolées ou associées à d’autres pathologies, entraînent le recours fréquent à une tierce personne pour une aide ponctuelle ou constante.

3. 2 - Conséquences économiques

     Le coût des affections squelettiques représentait en 1993 jusqu’à 2,5 % du PNB français, mais des études étrangères montrent que, tous les coûts de santé étant confondus, la proportion du PNB représentée par les affections musculosquelettiques approche 10 %. On prendra comme exemple le coût direct hospitalier des fractures ostéoporotiques chez les sujets de plus de cinquante ans. En 1998, il était estimé à 195 millions d’euros chez les femmes et 197 chez les hommes. Les conséquences en termes de qualité de vie sont importantes : comme les autres maladies chroniques, les pathologies rhumatismales sont souvent associées à des syndromes dépressifs se traduisant soit par des troubles de l’humeur, soit par des troubles somatoformes tels que la fibromyalgie. L’ensemble de ces phénomènes explique que la douleur chronique, la limitation fonctionnelle, la dépendance des sujets de plus de soixante-quinze ans diminuent de plus de 50 % la qualité de vie appréciée, par exemple, par l’échelle SF 36.

     En 1999, on estimait que 650 000 personnes avaient besoin d’une aide pour les activités de soin personnel et 800 000 nécessitaient l’aide d’une tierce personne pour sortir de leur domicile ; 12 % des sujets de soixante-quinze ans, 20 % des octogénaires et 35 % des nonagénaires résident dans des institutions sanitaires ou sociales.


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