1 - La prescription thérapeutique
La prescription médicamenteuse ou non médicamenteuse, est laissée à l’appréciation du médecin. Mais elle est très étroitement encadrée par un certain nombre de règles juridiques et économiques. Le prescripteur doit intégrer à sa décision thérapeutique les niveaux de preuve scientifique, les recommandations et la situation médico-psychosociale du patient en essayant systématiquement d’évaluer le rapport bénéfices/risques. Le prescripteur doit réaliser une synthèse entre :
– le choix du meilleur traitement possible dans une situation pathologique donnée, en tenant compte des niveaux de preuve (cf. chapitre 24) ainsi que des recommandations et consensus (cf. infra). Le référentiel du médecin dans la prescription médicamenteuse est l’autorisation de mise sur le marché (AMM). Tout médecin peut prescrire hors AMM, mais il expose son patient à des difficultés de remboursement par les organismes sociaux et s’expose lui-même à la justice en cas d’accident thérapeutique et de plainte éventuelle. La prescription doit respecter les recommandations médicales opposables (RMO, cf. infra) et tenir compte du service médical rendu (SMR, c’est-à-dire l’intérêt du nouveau médicament dans la stratégie thérapeutique face aux médicaments du marché). Celui-ci est évalué par la Commission de transparence. Enfin, la prescription ne peut être réalisée sans tenir compte des effets indésirables potentiels et de la nécessité à chaque fois d’évaluer le rapport bénéfices/risques ;
– l’accord du patient qui doit être informé de l’intérêt du traitement, mais aussi des risques. L’information et l’adhésion du patient sont également des facteurs importants d’observance thérapeutique ;
– la prise en compte du contexte socio-économique dans lequel vit le patient ;
– la prise en compte de sa situation psychologique ;
– la prise en compte des informations médicales concernant le malade : antécédents, âge (une attention particulière est nécessaire pour les prescriptions chez les enfants et les sujets âgés), existence d’une insuffisance rénale ou hépatique, grossesse. Les polypathologies et la polymédication nécessitent une adaptation de la prescription et doivent être pris en compte dans l’évaluation du rapport bénéfices/risques ;
– la prise en compte des réglementations qui limitent ou orientent la prescription, la délivrance et la prise en charge du remboursement.
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