6 - Évolution, pronostic et surveillance

6. 1 - Évolution

Il est exceptionnel d’obtenir la guérison. Le traitement fait régresser la dysglobulinémie, corrige l’anémie, l’hypercalcémie, l’insuffisance rénale. L’os se reconstruit exceptionnellement. Puis, la maladie évolue à nouveau.
Cependant, les progrès thérapeutiques ont permis d’allonger la survie. Chez le sujet âgé de moins de soixante-cinq ans, la survie médiane est de cinquantesept mois sous chimiothérapie haute dose. Sous schéma « Alexanian », la survie est de trente-six mois.

6. 2 - Pronostic

Le pronostic global du myélome multiple reste péjoratif. Il existe cependant des disparités importantes dans la survie en fonction des types de myélome (formes peu actives : myélome indolent, stade I) ou des traitements réalisés.
Différents critères de pronostic sont utilisés :
– la classification de Durie et Salmon évalue l’importance de la masse tumorale (tableau 21.I). Elle tient compte du taux d’Ig monoclonale quantifiée sur l’EPS ou l’EPU, du taux d’hémoglobine, de la calcémie, de l’existence de lésions ostéolytiques sur les radiographies, de la créatinémie ;
– d’autres critères pronostiques péjoratifs sont individualisés :
   • la présence d’anomalies cytogénétiques, telles que t(4;14), t(14;16), del13, del17p sur l’analyse par FISH des plasmocytes tumoraux ;
   • le taux élevé de β2-microglobuline sérique ; ce taux est lié à l’importance de la masse tumorale ;
   • l’hypoalbuminémie ;
   • le taux de β2-microglobuline sérique et d’albumine, qui permet de définir le pronostic selon l’ISS, International Staging System ;
   • un taux élevé de CRP ;
   • un taux élevé de LDH

Tableau 21.I. Classification de Durie et Salmon (1975) à trois niveaux de cotation.

6. 3 - Surveillance

La surveillance est clinique et biologique. Elle a pour but d’apprécier l’efficacité du traitement et de dépister les rechutes du myélome.
Le traitement doit permettre d’obtenir la disparition de la douleur et l’amélioration de l’état général. L’aggravation clinique doit faire rechercher une reprise évolutive de la pathologie.
La surveillance biologique comprendra :
– EPS ou EPU, en cas de gammapathie secrétée ; le traitement doit entraîner la diminution du pic sur l’EPS ou la disparition de la protéinurie ;
– numération-formule sanguine, calcémie, créatininémie ; l’objectif du traitement est de normaliser les anomalies préexistantes (anémie, hypercalcémie, insuffisance rénale).


8/11