8 - Pièges diagnostiques

     L’association de signes systémiques et d’anticorps antinucléaires ne suffit pas à poser le diagnostic de lupus : il existe de nombreuses situations où l’on observe l’apparition d’autoanticorps non spécifiques, en particulier induits par un traitement, dans des maladies infectieuses (endocardite bactérienne, viroses chroniques), ou dans les affections néoplasiques. Il faut être particulièrement attentif à ces pièges car cela conditionne la prise en charge thérapeutique.

8. 1 - Lupus médicamenteux

     Près d’une centaine de médicaments, dont les principaux sont résumés dans le tableau 14.III, sont capables d’induire l’apparition d’autoanticorps, généralement de type anti-histones et anti-ADN dénaturé, mais beaucoup plus rarement d’anti- ADN natif ou d’anticorps anti-ENA. Assez rarement, ces médicaments sont capables d’induire de véritables manifestations cliniques assez proches de celles d’un lupus idiopathique. En fait, dans ces lupus induits, il s’agit surtout de signes généraux, d’atteintes articulaires et péricardiques, mais très rarement d’atteintes cutanées, rénales ou neurologiques. L’arrêt du médicament inducteur entraîne généralement une normalisation des signes cliniques en quelques semaines, mais les anomalies biologiques (autoanticorps) peuvent persister plusieurs mois, voire un ou deux ans. En cas de signes cliniques persistants, il est parfois justifié de traiter (corticothérapie).

Tableau 14.III. Les médicaments inducteurs de lupus

11/14