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La toux aiguë est le plus souvent liée à une infection virale des voies aériennes supérieures.
Son apparente banalité ne doit pas dispenser d’une enquête clinique rigoureuse (tableau 34.1), le plus souvent suffisante pour poser un diagnostic.
Caractéristiques de la toux | Facteur déclenchant | Signes associés | Diagnostic probable | Examens complémentaires |
Grasse Majorée au décubitus | Infection virale | Rhinite ± Fébricule | Rhinopharyngite | Aucun |
Rauque | Infection virale | Rhinite ± Dyspnée inspiratoire ± Fébricule | Laryngite (voir chapitre 29) | Aucun |
Sèche | Syndrome d’inhalation | ± Dyspnée | Inhalation de corps étranger (voir chapitre 29) | Radio de thorax inspiration + expiration ± Fibro bronchique |
Sèche | Infection virale Effort ou équivalent Exposition allergénique | ± Wheezing
± Dyspnée | Asthme (voir chapitre 32) Bronchiolite (voir chapitre 30) | Radio de thorax si signes de sévérité |
Sèche | Aucun | Fièvre Polypnée | Pneumonie (voir chapitre 31) | Radio de thorax |
Sèche, quinteuse, majorée la nuit | Contage (entourage) | ± Vaccination incomplète | Coqueluche (voir chapitre 20) | PCR coqueluche |
La conduite diagnostique nécessite de l’expérience et de la méthodologie, en raison du large éventail de pathologies possibles (parfois intriquées), et de la nécessité d’une enquête clinique approfondie malgré un temps limité de consultation.
Les signes cliniques d’alerte à identifier sont indiqués dans le tableau 34.2.
– Début néonatal |
– Persistance estivale |
– Encombrement bronchique permanent |
– Fausses routes alimentaires |
– Malaise |
– Cyanose |
– Wheezing ou stridor intercritiques, dyspnée aux 2 temps |
– Souffle cardiaque |
– Épisodes infectieux répétés, hépatosplénomégalie |
– Retentissement général (croissance, sommeil, activités) |
– Déformation thoracique |
– Hippocratisme digital |
– diarrhée chronique |
La stratégie diagnostique est orientée essentiellement par les données cliniques (tableau 34.3).
Caractéristiques de la toux | Antécédents | Signes associés | Diagnostic probable | Examens complémentaires (hormis radio de thorax) |
Sèche Accès de 3–4 sem | Aucun | Saisonnalité nette, rythmée par viroses | Hyperréactivité bronchique post-virale | ± EFR |
Sèche Accès de 3–4 sem Prédominance en 2e partie de nuit | Atopie personnelle ou familiale | Wheezing
Saisonnalité nette, rythmée par viroses Bonne réponse aux β2 | Asthme | EFR, exploration allergologique |
Rauque Disparaît la nuit Déclenchable à la demande | Terrain anxieux | Aucun | Toux psychogène | Psychologue, ± orthophoniste |
Sèche Quinteuse Majoration nocturne | Contage (entourage) | Vaccination incomplète Durée de 3 à 6 sem | Coqueluche (voir chapitre 20) | PCR coqueluche |
Grasse Avec expectoration | Début précoce | Cassure pondérale Selles graisseuses Hippocratisme digital | Mucoviscidose | Test de la sueur |
Grasse Avec expectoration | Début précoce | Souvent peu marqués | Dilatation des bronches (hors mucoviscidose) Séquelles de corps étranger BPCO de l’enfant | Explorations en milieu spécialisé |
Grasse | Aucun | Jetage postérieur Obstruction nasale | Infection ORL chronique | Explorations ORL |
Variable | Début précoce Rythmés par alimentation | Fausses routes alimentaires ± Cyanose ± Malaise | Pathologie laryngée Fistule œsotrachéale | Explorations en milieu spécialisé |
Variable Majorée par décubitus | Aucun | ± Douleurs abdominales ± Pyrosis ± Infections ORL | RGO | pH-métrie ou traitement d’épreuve |
Un cliché thoracique de face doit toujours être pratiqué.
En l’absence de signes cliniques d’alerte, et lorsque la radiographie de thorax est normale, les causes ORL chroniques ou l’asthme sont le plus souvent responsables de la toux.
Parfois, la radiographie peut révéler certaines anomalies orientant vers des pathologies spécifiques : dilatation des bronches, situs inversus, atélectasie…
Connaître les signes cliniques d’alerte.
Le cliché thoracique est indispensable.
La principale cause de toux sèche chez l’enfant à tout âge est l’asthme, individualisé dans un item (voir chapitre 32). La toux persistante au décours d’une infection des voies aériennes (et disparaissant après régénération d’une activité mucociliaire efficace) est également fréquente.
Les autres causes de toux sèche sont beaucoup plus rares : cardiopathie, pathologie infiltrante diffuse (maladie interstitielle) et s’accompagnent de signes d’alerte cliniques ou radiographiques.
Les causes d’encombrement bronchique avec toux grasse sont principalement les bronchopathies chroniques obstructives, responsables de dilatations des bronches (DDB). En dehors de la mucoviscidose individualisée dans un item (voir chapitre 39), ces pathologies relèvent de l’ultraspécialisation et sont évoquées dans le chapitre BPCO de l’enfant (voir chapitre 38) : dyskinésie ciliaire primitive, séquelles d’infection, complications des déficits immunitaires. Une entité nouvellement décrite appelée bronchite bactérienne prolongée et définie comme une toux productive isolée répondant à une antibiothérapie de longue durée pourrait être un intermédiaire avant la constitution des DDB.
Les autres causes sont les obstructions trachéobronchiques. En dehors du corps étranger inhalé détaillé dans un item de l’ECN, leur connaissance ne relève pas aussi du domaine du 2e cycle : trachéomalacie, anomalie vasculaire, fistule œsotrachéale, tumeur, pathologies d’inhalation (troubles de déglutition).
Les troubles respiratoires somatoformes se situent au croisement de l’organique, du fonctionnel et du psychologique : toux psychogène, toux d’irritation, raclement de gorge, dysfonction des cordes vocales, syndrome d’hyperventilation.
Toutes les toux chroniques ne sont pas de l’asthme.