2  -  Prise en charge médicale d’une MIN

2 . 1  -  Préambule


La prise en charge d’une MIN est une situation très difficile.

Il est indispensable dans ce contexte de drame familial, de réaliser une véritable consultation pédiatrique, avec analyse des circonstances et des lieux du décès, recueil sans tarder des données anamnestiques et cliniques concernant l’enfant, réalisation d’examens paracliniques (biologiques, microbiologiques, radiologiques), et obtention de l’accord parental pour une autopsie. La HAS a émis des recommandations en 2007.

La mise en évidence de la cause précise du décès du nourrisson est le point de départ important pour un travail de deuil, mais aussi une condition pour la prise en charge adaptée et objective de tout nouvel enfant du couple.

2 . 2  -  Conduite à tenir sur les lieux du décès

2 . 2 . 1  -  Premières mesures de prise en charge


Gestes éventuels de réanimation

Un médecin régulateur de centre 15 est contacté pour toute suspicion ou tout décès avéré d’un nourrisson trouvé inanimé au domicile parental ou sur son lieu de garde. Un véhicule médicalisé est alors envoyé et des conseils de secourisme éventuellement donnés aux personnes présentes sur les lieux du drame.

Le 1er médecin intervenant sur place doit entreprendre des manÅ“uvres de réanimation en cas d’arrêt cardiorespiratoire supposé récent. Elles seront interrompues dans un délai raisonnable en l’absence de reprise de l’activité cardiaque.

Annonce du décès de l’enfant

Elle doit être assurée par le médecin présent sur les lieux.

Tact et empathie sont indispensables pour ne pas majorer le traumatisme émotionnel familial. Une attention particulière sera portée à l’état psychologique des parents mais aussi de la fratrie parfois présente (ainsi que de l’entourage s’occupant de l’enfant).

Il importe de ne pas évoquer prématurément des diagnostics possibles, susceptibles de culpabiliser la famille.

Si les parents ne sont pas sur place, un contact téléphonique doit être rapidement établi. S’il est déconseillé d’annoncer le décès de l’enfant par téléphone, il importe de préciser le caractère grave de la situation et la nécessité d’un contact rapide.

Prise en charge médicalisée, depuis les gestes de réanimation jusqu’à l’annonce du décès.

2 . 2 . 2  -  Informations à recueillir


Fiche d’intervention


Elle retranscrit les informations concernant :

  • l’enfant : carnet de santé, ordonnances récentes, examen clinique ;
  • l’environnement : configuration de la pièce, literie, tabagisme, T°C ambiante, médicaments ;
  • les circonstances du décès : heure du dernier repas, rejet, sommeil et position de couchage.

Elle doit être remplie par le médecin présent sur place.

Examen clinique de l’enfant


Il s’attache notamment à apprécier les éléments suivants :

  • T°C rectale ;
  • tension de la fontanelle, signes de déshydratation et/ou de dénutrition sévère ;
  • aspect du siège, coloration des téguments, étendue de la rigidité ;
  • traces cutanées et/ou muqueuses (éruptions cutanées, ecchymoses, hématomes, autres lésions traumatiques, cicatrices).

Cet examen clinique doit être le plus précoce possible et réalisé sur un enfant totalement déshabillé. Il peut se faire en présence des parents s’ils le souhaitent.

Fiche d’intervention : enfant, environnement, circonstances du décès.

Premier examen clinique sur les lieux du décès.

2 . 2 . 3  -  Transfert du corps


Tous les cas de MIN doivent être explorés pour rechercher la cause du décès.

Il est recommandé que ces explorations soient réalisées dans un « centre de référence MIN ».

Les parents doivent être informés du transfert du corps de leur enfant vers le centre MIN.

En cas de refus de leur part, le médecin peut cocher la case « obstacle médicolégal » sur le certificat de décès, ce qui conduirait alors à une enquête judiciaire.

Le transfert du corps doit se faire vers un centre de référence MIN pour enquête étiologique.

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