2  -  Maladie de Lyme

2 . 1  -  Généralités


La maladie de Lyme est une affection à la fois infectieuse et immunologique.

L’agent bactérien en cause est un spirochète du groupe des Borrelia burgdorferi.

Ces borrélias sont transmises par piqûre/morsure des tiques du genre Ixodes dont les mammifères sont le réservoir (cervidés, bétail, chiens, rongeurs). L’homme est un hôte accidentel.

Le risque de transmission du germe de la tique à l’homme dépend de l’abondance et du taux d’infestation des tiques (sous-bois humides), de l’activité saisonnière de la tique (majorée au cours des périodes chaudes de l’année et des heures chaudes de la journée), ainsi que du temps de contact (maximal entre 48 et 72 heures). Ainsi, le risque de transmission en cas de piqûre en zone d’endémie varie de 1 à 4 % en Europe et aux États-Unis.

Trois phases cliniques sont susceptibles de se succéder :

  • phase primaire (3 à 30 jours après la piqûre de tique) :
    • multiplication locale des Borrelia = érythème chronique migrant,
    • durée : quelques jours à quelques semaines ;
  • phase secondaire (entre 1 semaine et 3 mois après la piqûre) :
    • dissémination hématogène des Borrelia = manifestations neurologiques et rhumatologiques,
    • durée : quelques semaines à quelques mois ;
  • phase tertiaire :
    • phase chronique immunologique = encéphalomyélites, myélites,
    • durée : quelques mois à quelques années.

Bactérie en cause : Borrelia burgdorferi.

2 . 2  -  Diagnostic de la maladie

2 . 2 . 1  -  Enquête clinique


Anamnèse

Recherche d’un contexte évocateur :

  • promenades en régions boisées ;
  • piqûres de tiques.

Phases cliniques

Phase primaire
(stade initial) = érythème chronique migrant :

  • macule érythémateuse annulaire de plusieurs centimètres avec éclaircissement central d’évolution centrifuge ;
  • localisation préférentielle au niveau des zones découvertes : creux poplités, cuisses ;
  • régression spontanée en quelques jours à quelques semaines.

La présence d’un érythème chronique migrant (fig. 26.1) permet d’affirmer le diagnostic.

Phase secondaire (si phase primaire inaperçue et non traitée) :

  • neuroborrélioses précoces :
    • paralysie faciale périphérique (fig. 26.2),
    • méningo-radiculite avec douleurs radiculaires,
    • méningite isolée, méningo-myélite, méningo-encéphalite (plus rares) ;
  • signes rhumatologiques : mono- ou oligoarthrites (genou habituellement) ;
  • lymphocytome ou atteinte cardiaque (exceptionnellement).

Phase tertiaire (exceptionnelle chez l’enfant) :

  • neuroborréliose tardive : encéphalomyélite, polynéphrites sensitives et axonales ;
  • acrodermatite chronique atrophiante ;
  • arthrites aiguës récidivantes ;
  • syndrome post-Lyme : algies diffuses et plaintes psychosomatiques ; sa réalité est discutée.

Évoquer une neuroborréliose de Lyme en cas de paralysie faciale périphérique.

Figure 1 : Érythème chronique migrant (maladie de Lyme)
Figure 2 : Paralysie faciale périphérique (maladie de Lyme)

2 . 2 . 2  -  Enquête paraclinique

  • À la phase primaire (érythème chronique migrant) :
    • le diagnostic est clinique ;
    • examen sérologique inutile.
  • À la phase secondaire :
    • sérologie Elisa dans tous les cas :
      • si négative : aucun examen sérologique de confirmation,
      • si positive : confirmation par immuno-empreinte Western Blot (nombreux faux positifs) ;
    • examen du LCR si neuroborréliose (atteinte neuroméningée ?) :
      • réaction cellulaire lymphocytaire et/ou hyperprotéinorachie,
      • synthèse intrathécale des anticorps spécifiques (LCR/sérum),
      • détection du génome par PCR ;
    • ± PCR Lyme sur tissus et/ou liquides biologiques selon les atteintes.

Ainsi, chez un enfant ayant une paralysie faciale périphérique dans un contexte évocateur de maladie de Lyme, il paraît nécessaire de pratiquer un examen du LCR afin d’étayer le diagnostic.

La sérologie de Lyme n’est pas indiquée si :

  • (érythème chronique migrant typique) ;
  • sujet asymptomatique, piqûre(s) de tique(s) sans manifestation clinique ;
  • dépistage systématique des sujets exposés ;
  • contrôle sérologique chez les enfants traités.

Aucun bilan paraclinique en cas d’érythème chronique migrant typique.

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