- Pré-requis et Objectifs
- Cours
- Annexes
Avant de commencer…
La peau est la 1re barrière de défense vis-à-vis des agents infectieux.
L’inoculation peut être liée à une plaie traumatique par un matériel inerte (aiguille, végétaux), ou plus souvent (dans le cadre de ce chapitre) à une piqûre, une morsure, ou des griffures.
Toute effraction cutanée comporte un risque potentiel d’infection locorégionale et systémique :
- non spécifique : bactéries oropharyngées et cutanées (staphylocoques, streptocoques, anaérobies) ;
- spécifique : certaines bactéries (Rochalimaea henselae, Borrelia burgdorferi).
Les pathologies d’inoculation regroupent l’ensemble des affections secondaires à la rupture de la barrière cutanée et à l’introduction dans l’organisme d’un agent infectieux (souvent bactérien).
Ce chapitre traitera parmi les zoonoses au programme de l’ECN des spécificités pédiatriques de deux pathologies infectieuses : la maladie des griffes du chat et la maladie de Lyme.
La maladie des griffes du chat (lymphoréticulose bénigne d’inoculation) concerne principalement l’enfant (80 % des cas).
L’agent bactérien en cause, Bartonella henselae, est un bacille à Gram négatif intracellulaire, principalement hébergé dans la cavité buccale des chats (surtout des chatons bactériémiques et asymptomatiques) et déposé pendant la toilette sur le pelage et les griffes.
La transmission se fait souvent par griffure, morsure voire léchage sur une plaie, au niveau des régions cutanées facilement exposées chez l’enfant (membres).
L’épisode initial (souvent méconnu) est caractérisé par la survenue d’une papule rouge et indolore au point d’inoculation, puis d’une vésicule et/ou d’une pustule, puis d’une croûte régressive.
L’incubation dure 1 à 2 semaines. Les signes reliés à la maladie sont diagnostiqués habituellement 2 à 4 semaines plus tard.
Bactérie en cause : Bartonella henselae.
Anamnèse
Données à faire préciser :
Le motif de consultation est souvent la découverte d’une adénopathie, rarement d’une fièvre isolée prolongée (forme systémique la plus rare).
Formes typiques
Le diagnostic repose avant tout sur la palpation d’adénopathie(s) :
Les signes associés à rechercher sont :
Le chapitre 45 traite de la démarche diagnostique face à des adénopathies.
Il faut éliminer une cause tumorale en cas d’adénopathies d’allure suspecte (fermes, peu mobiles, extensives).
Formes atypiques
Évoquer le diagnostic en cas de :
D’autres atteintes prédominantes sont possibles, mais plus rares :
Le syndrome oculoglandulaire de Parinaud associe :
Triade clinique typique : contact avec un chat, traces de griffures, adénopathies dans le territoire satellite.
Le diagnostic est le plus souvent clinique et probabiliste.
La réalisation d’examens complémentaires de confirmation se justifie en cas de formes atypiques ou compliquées.
Examen de confirmation possible : sérologie des griffes du chat (Barthonella Henselae).
L’analyse histologique de la biopsie-exérèse, dans les rares cas où elle s’avère nécessaire, permet un diagnostic de présomption (lymphadénite nodulaire abcédée) et d’éliminer d’autres diagnostics (lymphomes).
Des examens d’imagerie peuvent être prescrits en cas de suspicion clinique d’atteintes inhabituelles (échographie abdominale, IRM osseuse…).
Pas de bilan paraclinique en cas de forme typique.
L’évolution habituelle est une régression lente et spontanée des signes.
Aucun traitement antibiotique n’apparaît justifié dans les formes typiques.
Dans les formes systémiques, une régression plus rapide des signes cliniques a été obtenue avec certains antibiotiques : azithromycine, rifampicine, ciprofloxacine (âge > 12 ans).
L’exérèse chirurgicale d’une adénopathie n’est indiquée que si le diagnostic étiologique de l’adénopathie semble incertain et son évolution anormalement durable.
L’exclusion des chats de l’environnement n’est pas indiquée.