2  -  Les agents pathogènes

2 . 1  -  Morphologie et biologie

2 . 1 . 1  -  Les adultes


Ces nématodes de genres différents, appartiennent à une même sous famille des Necatorinae. Les adultes de couleur blanc nacré ou rosé sont difficiles à différencier. Les mâles mesurent 5 à 9 mm de long et les femelles de 9 à 11 mm.

Figure 1 : Mâle adulte d’A. duodenale

Ils vivent attachés aux muqueuses duodénales et jéjunales qu’ils font saigner notamment grâce à leur capsule buccale.
Les femelles pondent dans la lumière intestinale de 5 à 10000 œufs par jour.

Capsule buccale :
Selon le parasite il s’agit soit d’une paire de lames tranchantes ventrales qui permettent à N. americanus de se fixer et de dilacérer la muqueuse digestive, soit de 4 crochets recourbés en hameçon dans le cas d’A. duodenale. Cette différence de structure de la capsule buccale est mise à profit pour identifier les adultes, elle est à rapprocher de l’importance du saignement occasionné par ceux-ci : 10 à 40 µL de sang par adulte et par jour pour N. americanus, 50 à 300 µl de sang par parasite et par jour pour A. duodenale.

Capsule buccale

2 . 1 . 2  -  L’oeuf


Les œufs sont éliminés avec les fèces (stade 1 du cycle parasitaire). Ils sont ellipsoïdes, symétriques à coque lisse et mince. Les œufs d’A. duodenale mesurent de 60 à 65 µm de long par 40 µm de large, les œufs de N. americanus sont légèrement plus grands (70µm).

Figure 2 : Selles: Ancylostoma duodenale - oeuf [60x40μm]
La présence d’une coque mince, lisse, unique, et d’un nombre variable de blastomères caractérise l’oeuf de « type ankylostome ». La présence de quatre blastomères n’a de valeur pour la diagnose d’A. duodenale que si la selle est examinée sitôt après son émisssion.

Ces œufs doivent évoluer en milieu extérieur. Ils continuent leur segmentation, s’embryonnent et 1 à 2 jours après l’exonération, libèrent une larve rhabditoïde (double renflement oesophagien).

2 . 1 . 3  -  Les larves


En quelques jours la larve subit plusieurs mues et devient infestante (stade 2 du cycle parasitaire). Elle peut résister de nombreux mois en milieu humide. Ces larves enkystées sont attirées par une certaine chaleur, un air humide et la proximité de l’homme facilitant ainsi la poursuite de leur cycle naturel.

La répartition géographique des Ankylostomidés est gouvernée par les exigences thermiques des larves. Les larves d’Ankylostomes peuvent évoluer à partir de 22°C, celles de Necator nécessitent une température plus élevée. Ainsi A. duodenale prédomine au Nord du tropique du cancer et N. americanus au sud de ce tropique.

Figure 3 : Répartition géographique d’A. duodenale (en vert) et de N. americanus (en rouge), présence simultanée des deux parasites en jaune

Seul A. duodenale est retrouvé en Europe (région méditerranéenne). Ce parasite peut être implanté dans certains microclimats (mines, tunnels, briqueteries…).

2 . 1 . 4  -  La contamination et le cycle


Le cycle évolutif d’A. duodenale est résumé dans le schéma suivant :

Figure 4 : Le cycle évolutif d’A. duodenale

L’homme s’infeste par voie transcutanée. La pénétration active de la larve se fait essentiellement au niveau des pieds, exceptionnellement par voie buccale.

Par la circulation générale, les larves atteignent successivement le cœur droit puis traversent les alvéoles pulmonaires, remontent vers le pharynx où elles sont dégluties dans l’œsophage. Elles deviennent adultes dans le duodénum vers le quarantième jour. Les adultes présents dans le duodénum et le jéjunum érodent la muqueuse, entraînant douleurs et saignements. Leurs déplacements réguliers étendent le délabrement de la muqueuse et amplifient l’anémie (hypochrome, hyposidérémique). Ancylostoma duodenale consomme dix fois plus de sang que Necator americanus.Les œufs sont éliminés avec les fèces. Ces œufs, dans le milieu extérieur, s’embryonnent en 1 à 2 jours et libèrent une larve rhabditoïde. En quelques jours, la larve subit deux mues et devient  une larve strongyloïde infestante. Elle peut résister de nombreux mois en milieu humide. Les larves enkystées ont un tropisme pour la chaleur, l’humidité et la peau, facilitant ainsi la poursuite du cycle naturel.       

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