1  -  Rappels fondamentaux

1 . 1  -  Langage


L
es grandes étapes du développement du langage oral : 

  • dès le 6e mois in utero, les mères notent certaines réactions de l’embryon aux bruits. On sait maintenant que l’embryon à partir de cette époque entend la voix de sa mère et même d’une autre personne, en principe le père, si celui-ci prend soin de parler au contact du ventre de la mère ;
  • à la naissance, le bébé est sensible aux bruits environnants et réagit de façon bien connue aux bruits qui le surprennent. Ce sont des réflexes archaïques, comme celui de Moro où le bébé écarte les bras en réaction à un bruit extérieur ;
  • à partir de 3 mois, le bébé commence à produire des sons. Il s’agit souvent de cris de joie et de production stéréotypées (« areu ») ;
  • à partir de 4 à 5 mois le nourrisson gazouille : les sons produits l’intéressent et il en joue en en modulant l’intonation ;
  • vers 6 mois le bébé réagit à son prénom. Entre 6 et 9 mois apparaît le babillage avec le doublement des consonnes, préférentiellement le « baba ». L’imitation des sons et intonations commence. Le bébé à cette période donne un objet sur demande ;
  • à 12 mois, il prononce quelques mots, au moins un, souvent papa ou mama(n) ;
  • entre 18 et 20 mois l’enfant associe deux ou trois mots en formant des métaphrases et a déjà un vocabulaire d’une cinquantaine de mots ;
  • à partir de 20 mois, le vocabulaire s’enrichit rapidement et à 3 ans le langage devient fluide. L’enfant comprend le « je », fait de véritables phrases avec sujet/verbe/complément ;
  • à 5 ans l’enfant est capable de raconter une histoire complète en produisant des phrases élaborées.

Définitions des troubles du langage :

  • on parle de retard de langage lorsque le schéma d’acquisition (cf ci-dessus) n’est pas respecté. Au maximum, si le diagnostic est évoqué tardivement, l’enfant de 3 ans a des difficultés à organiser les mots pour former des phrases. Il a également des difficultés de compréhension ;
  • le retard de parole concerne la prononciation des mots qui est altérée, par défaut de prononciation correcte de certains phonèmes ou encore difficulté à associer ou organiser les phonèmes qui forment un mot (inversion ou omission de phonèmes, confusions, simplification) ;
  • l’articulation est dite altérée quand on note une erreur permanente et systématique de la prononciation de certains phonèmes (par exemple le zozotement) ;
  • le bégaiement est une altération du rythme de la parole avec répétition de certaines syllabes ou phonèmes marquant l’impossibilité de produire le son suivant attendu ; on décrit 2 formes, qui coexistent le plus souvent avec une prédominance plus ou moins marquée de l'une ou de l'autre selon les individus : tonique avec blocage qui vient interrompre pour une durée variable le débit normal de la phrase ou qui empêche sa production dès le début, et clonique avec répétition saccadée d'une syllabe au début d'un mot ou d'une phrase.
  • la dysphasie est un trouble de la structure du langage sans substrat organique décelable, en l'absence de déficit auditif, de retard mental majeur et de trouble psychotique. C’est une forme sévère des troubles du développement du langage. La dysphasie se diagnostique chez des enfants qui n'ont, à l'âge de 4 ans, qu'un langage très sommaire, souvent encore au stade du mot-phrase. Le langage spontané est réduit avec un vocabulaire imprécis et rudimentaire, souvent difficilement compréhensible en raison des troubles phonétiques ; il est agrammatique ou comporte d'importantes et nombreuses erreurs syntaxiques.
  • les troubles envahissants du développement et de la communication (TED), dont fait partie l’autisme (avec le DSM-5, trouble du spectre de l’autisme (TSA)). Les symptômes représentent un continuum qui varie de léger à sévère. Le trouble du spectre de l’autisme se caractérise par des altérations significatives dans deux domaines : déficits persistants au niveau de la communication et de l’interaction sociale (l’enfant ne regarde pas son interlocuteur, ne répond pas aux questions ou répond à côté en suivant son idée) et comportements, activités et intérêts restreints ou répétitifs. Les symptômes doivent être présents dans la petite enfance, mais ils peuvent aussi se manifester pleinement avec l’augmentation des demandes sociales.

1 . 2  -  Séquelles de la chirurgie ou de l’irradiation cervicale


Le nerf accessoire
ou nerf spinal est la XIième paire crânienne. C'est un nerf purement moteur qui possède une double origine crâniale et spinale. Il sort du crâne par le Foramen Jugulaire, chemine dans l'espace rétro-stylien et se divise en 2 branches: une branche médiale (phonatoire) qui s'anastomose avec le X au niveau du ganglion supérieur du X et une branche latérale destinée aux muscles Sterno-cléido-mastoïdien et Trapèze. La branche latérale du XI peut être lésée lors de biopsies ganglionnaires ou de curage cervical intéressant la chaîne ganglionnaire du XI. La Lésion de cette branche est responsable d'une limitation de l'abduction du membre supérieur (< à 90°), d'une épaule tombante, d'un décollement de l'omoplate et de douleurs liées à la chute du bras.

Le"jabot" post-radique: L'irradiation de la région sous-mentonnière dans les cancers des VADS ou les lymphomes peut provoquer une inflammation indolore du tissu sous-cutané de cette région. Ce "jabot" est dû à un ralentissement du drainage lymphatique local (lymphoedème). Il peut persister ou s'atténuer après l'irradiation et est souvent fluctuant dans le temps. Inesthétique,  il inquiète souvent le malade mais est inoffensif. Le drainage lymphatique peut améliorer l'aspect.

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