Les symptômes et l’évolution sont différents. Certes, la symptomatologie initiale est alarmante, très particulière, stéréotypée, quasi pathognomonique. Mais bien souvent, l’épisode aigu inaugural a été méconnu ou oublié ; le diagnostic peut être difficile, fonction des données de l’anamnèse, de l’examen clinique et de la radiographie. Il faut toujours évoquer la possibilité d’un corps étranger devant une symptomatologie bronchopulmonaire aiguë, récidivante, surtout si elle reste localisée à un même territoire (segment, lobe ou poumon entier).
Il repose sur la notion d’un syndrome de pénétration. Élément fondamental, donnée de l’interrogatoire, le syndrome de pénétration est un accès de suffocation brutal, inopiné et spontanément résolutif survenant chez un enfant en bonne santé. Il est associé à des quintes de toux violentes, expulsives, angoissantes avec tirage et cornage. Il est en règle générale diurne. Ce syndrome très fugace (quelques minutes) est caractéristique de l’inhalation d’un corps étranger dans les voies aériennes inférieures. Il impose à lui seul un examen endoscopique dans les meilleurs délais.
Après ce tableau aigu initial, deux éventualités sont possibles :
Le tableau clinique est soit celui d’une obstruction bronchique aiguë, soit d’accidents bronchopulmonaires infectieux chroniques ou aigus itératifs.
Tous ces signes sont très évocateurs ou caractéristiques. Parfois l’examen radiographique classique est normal, il est très utile alors de faire réaliser un cliché comparatif en inspiration et expiration de face pour mettre en évidence le trouble de ventilation (balancement médiastinal) (figure 5).
Toute notion ou toute suspicion de syndrome de pénétration impose un examen endoscopique.
L’endoscopie trachéobronchique pour extraction d’un corps étranger requiert :
Elle doit donc être réalisée au bloc opératoire. L’opérateur rompu aux techniques d’endoscopie peut ainsi repérer :
Le corps étranger est désenclavé puis extrait avec prudence sous contrôle permanent de la vue. Un contrôle endoscopique est impératif immédiatement après l’extraction. Cette extraction est toujours difficile si elle est tardive ou répétée (corps étrangers multiples) du fait de l’œdème réactionnel et de la suppuration dus au corps étranger.
Le traitement médical après extraction combat :
Les complications de l’extraction sont exceptionnelles :
L’éducation des parents reste le meilleur traitement préventif de ce type d’accident : ne rien laisser à portée de main qui puisse pénétrer les voies aériennes, ne pas donner de cacahuètes à un nourrisson ou enfant en bas âge (c’est le corps étranger le plus fréquent).