3  -  Corps étrangers du pharynx et de l’œsophage


Les corps étrangers pharyngés et œsophagiens sont surtout rencontrés chez l’adulte. Cependant, ils ne sont pas exceptionnels chez l’enfant (jouets, pièces de monnaie…). Leur nature et leur siège exacts ayant été précisés, ils sont extraits par les voies naturelles.

3 . 1  -  Corps étranger pharyngé


Il se manifeste par une simple gêne pharyngée d’apparition brutale en règle au cours d’un repas, tenace, localisée, souvent latéralisée. Il s’agit le plus souvent d’une arête de poisson, d’un fragment d’os…

Un examen ORL attentif à l’abaisse-langue, puis au miroir, ou à l'aide d'un nasofibroscope en laryngoscopie indirecte permet le repérage et l’ablation dans un grand nombre de cas. L’anesthésie générale peut être nécessaire notamment chez le petit enfant, en cas de corps étranger hypopharyngé ou si le sujet n’est pas coopérant.

Exceptionnellement, un corps étranger volumineux de siège pharyngolaryngé entraîne une aphagie associée ou non à une détresse respiratoire, imposant alors une extraction en urgence.

3 . 2  -  Corps étranger œsophagien


Il se situe en règle générale dans l’œsophage cervical, sous la bouche œsophagienne (sphincter supérieur de l’œsophage). Il se rencontre chez l’enfant, mais aussi chez l’adulte, souvent dans le cadre d’une pathologie psychiatrique ou neurologique ou chez le sujet âgé.

Dysphagie, hypersialorrhée, gêne cervicale basse sont les seuls signes d’appel en dehors de toute complication. Celle-ci doit cependant être recherchée systématiquement : douleur, empâtement, emphysème sous-cutané cervical, état fébrile.

L’examen radiographique simple sans opacification peut fournir de précieux renseignements (face, profil) :

  • visualisation d’un corps étranger radio-opaque cervical, ou déjà en aval, se projetant en arrière de la trachée de profil, en prérachidien ;
  • épaississement des parties molles cervicomédiastinales ou mise en évidence d’un épanchement gazeux en cas de complication infectieuse ou de perforation (figure 1).

Le traitement :

  • le corps étranger œsophagien étant reconnu, son extraction par voie endoscopique s’impose sans retard. Elle s’effectue au mieux à l’aide de tubes rigides, sous anesthésie générale ;
  • si le corps étranger œsophagien n’est que suspecté, une endoscopie exploratrice est néanmoins nécessaire, car un corps étranger méconnu expose à de redoutables complications (perforation avec médiastinite, pleurésie purulente, fistule œsobronchique, sténose œsophagienne).

Remarque : la pile bouton est un corps étranger très dangereux à extraire en urgence (risque de corrosion chimique).

Figure 1
Un corps étranger radioopaque oesophagien est facilement reconnaissable sur une radiographie de thorax de face (Photo A). Sa situation postérieure sur le cliché de profil permet d’affirmer son siège oesophagien (Photo B). L’endoscopie permet la visualisation et l’extraction du corps étranger (Phot C). Un épanchement aérien en avant du rachis cervical signe une perforation pharyngo‐oesophagienne en cas de corps étranger vulnérant (flèche photo D)
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