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Diagnostic differentiel
Il doit éliminer les fausses tuméfactions cervicales qui sont des pièges anatomiques :
- l’apophyse transverse de l’atlas ;
- la saillie du tubercule de Chassaignac (C6) ;
- la grande corne de l’os hyoïde ;
- le bulbe carotidien athéromateux ;
- une ptose de la glande sous-mandibulaire.
Face à une adénopathie latérocervicale, il faut éliminer :
- une tumeur congénitale latérocervicale :
- le kyste amygdaloïde (ou lympho-épithélial ou kyste du sinus cervical). Il est dû à la persistance du sinus cervical. Il touche l’enfant et l’adulte jeune ; il est parfois révélé au décours d’un épisode infectieux pharyngé. C’est une tuméfaction superficielle située au bord antérieur du sterno-cléido-mastoïdien ; elle est rénitente. Sa nature kystique est confortée par l’échographie ou la TDM. Le traitement est chirurgical (figure 3),
- le lymphangiome kystique : il existe dès la naissance ou se manifeste dans les premiers mois (masse molle translucide polylobée ou unique). Son extension anatomique est appréciée par une IRM cervicofaciale ;
- une tumeur battante vasculaire (ce caractère sémiologique les met à part) :
- anévrysme carotidien : tumeur battante, expansive et soufflante,
- fistule jugulo-carotidienne : « thrill palpatoire »,
- tumeur du glomus carotidien (paragangliome) : tumeur rarement battante, non expansive de la région sous-digastrique non mobilisable selon un axe vertical, mais plus mobile selon un axe transversal. La TDM injectée montre un blush vasculaire dans la région de la bifurcation carotidienne qui est élargie dite en "lyre". Le traitement est chirurgical après explorations radiovasculaires ;
- une tumeur nerveuse : neurinome du X qui pourrait être confirmé par une IRM.
Face à une adénopathie sous-mandibulaire, il faut éliminer :
- une sous-maxillite chronique d’origine lithiasique ; l'anamnèse retrouve la notion de coliques salivaires ; l'examen doit rechercher du pus au niveau de la caroncule dans le plancher buccal antérieur (extrémité du le canal de Wharton). La radiographie et l’échographie peuvent visualiser le calcul ;
- une tumeur de la glande sous-mandibulaire (rare), mais volontierss maligne ;
- l’ actinomycose cervicofaciale : cette affection à actinomyces, à point de départ souvent buccodentaire, se traduit cliniquement par une cellulite (infection des tissus cellulo-adipeux sous-cutanés) d’évolution lente et progressive, avec fistulisation en l’absence de traitement. Pour mettre en évidence les germes, l’ensemencement doit se faire en anaérobiose. Le traitement curatif est uniquement antibiotique, basé sur la pénicilline ou les macrolides, de façon prolongée.
Face à une adénopathie sus-claviculaire, il faut éliminer :
- un schwannome du plexus brachial rare ;
- un cancer de l’apex pulmonaire avec syndrome de Pancost-Tobias ;
Face à une adénopathie spinale, il faut éliminer ;
- un schwannome du XI ou du plexus cervical superficiel diagnostiqué lors de l’examen IRM avec injection de gadolinium.
- en cas d'adénopathie spinale haute, sous la pointe de la mastoïde, une lésion parotidienne doit être cherchée.
Face à une adénopathie sous-mentale, il faut éliminer :
- un kyste dermoïde du plancher buccal, tumeur embryonnaire de l’enfant, indolore ;
- une cellulite chronique d’origine dentaire : c’est une tuméfaction dure, sensible, qui infiltre la peau. Elle se rencontre chez un sujet présentant un mauvais état dentaire ;
- kyste du tractus thyréoglosse (figure 4), une thyroïde ectopique, un cancer laryngé extériorisé, une tumeur bénigne (chondrome), un laryngocèle.
Face à une adénopathie prélaryngée rare, il faut surtout éliminer un(e) :
La région thyroïdienne est exceptionnellement le siège d’une adénopathie. Les lésions les plus fréquentes sont en rapport avec une pathologie du corps thyroïde : thyroïdite, goitres et adénomes, cancer thyroïdien.
Toutes les régions cervicales enfin peuvent être le siège de lipomes, d’angiomes.
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