Introduction

C’est la plus ancienne greffe de tissu réalisée avec succès chez l’homme (1887 – Von Hippel). Elle consiste à remplacer un fragment de cornée opaque par une cornée saine, transparente, venant d’un donneur. Seule l’homogreffe est possible actuellement, tous les essais d’hétérogreffe ou d’utilisation de matériaux artificiels s’étant soldés par des échecs.

1  -  Particularités de la greffe de cornée


La cornée, tissu avasculaire, est un site privilégié pour la greffe et le taux de succès en termes de survie du greffon à 5 ans est élevé, variant de 60 à 90 %.

Plusieurs techniques opératoires sont possibles :

  • la kératoplastie transfixiante : elle consiste à prélever par trépanation circulaire une rondelle de la cornée pathologique du receveur, d’un diamètre variable (le plus souvent de 7 à 8 mm), que l’on remplace par une rondelle de diamètre identique de cornée saine, provenant d’un donneur. Cette rondelle cornéenne est suturée à la cornée du receveur par un surjet ou par des points séparés de fil non résorbable ;
  • la kératoplastie lamellaire antérieure profonde (KLAP) : elle consiste à pratiquer d’abord un plan de clivage dans la cornée, pour laisser en place chez le receveur la membrane de Descemet et l’endothélium, et ne greffer que la partie antérieure (épithélium, membrane de Bowman et stroma). Les KLAP sont pratiquées dans les atteintes cornéennes où l’endothélium est normal, notamment le kératocône et les séquelles de kératite infectieuse,
  • la kératoplastie endothéliale : elle consiste à ne greffer que la membrane de Descemet et l’endothélium, et de laisser en place chez le receveur le stroma et l’épithélium. La kératoplastie est pratiquée dans les atteintes endothéliales pures, notamment dans les dystrophies bulleuses ou la Cornea Guttata.

Il est possible au cours de cette greffe de combiner d’autres gestes chirurgicaux si nécessaire, tels que l’extraction du cristallin avec mise en place d’un implant intraoculaire ou le traitement chirurgical d’un glaucome.

Le traitement postopératoire comporte une corticothérapie locale (collyre corticoïde) pendant 1 an.

Le surjet ou les points sont laissés en place environ 1 an.

Vidéo 1 : La kératoplastie lamellaire antérieure profonde - Dissection du donneur
Vidéo 2 : La kératoplastie lamellaire antérieure profonde - Dissection du receveur
Vidéo 3 : La greffe endothéliale
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