1. Physiologie
Le cristallin est suspendu à l’intérieur du globe par un ligament élastique, la zonule, qui s’insère en périphérie sur le muscle ciliaire. Lorsque celui-ci se contracte en vision de près, la zonule se relâche automatiquement, modifiant la forme du cristallin et augmentant son pouvoir de convergence ou de réfraction. Cette fonction essentielle permettant à l’oeil normal de voir net à la fois de loin et de près s’appelle l’accomodation.
L’amplitude d’accommodation , définie par la différence du pouvoir dioptrique de l’oeil de loin et de près, est important chez l’enfant (environ 14 dioptries à 10 ans) et diminue progressivement avec l’âge pour disparaître vers l’âge de 70 ans. Cette perte de l’amplitude d’accommodation définit la presbytie qui est induite par le grossissement du cristallin, la faiblesse relative du muscle ciliaire et à la perte d’élasticité de la capsule ou enveloppe cristallinienne. La presbytie est responsable d’une baisse d’acuité visuelle de près. La lecture normale à 30 cm devient difficile, le sujet a tendance à éloigner le texte, il a besoin de lumière. cet inconfort génère des signes de «fatigue» : céphalée, yeux rouges, picotements, ou larmoiement. La presbytie serait ressentie plus tôt chez l’hypermétrope et sera compensée par la myopie des individus myopes qui retireront alors leur lunette pour mieux voir de près.
La presbytie doit être compensée par l’adjonction d’une correction constituée de verres sphériques convexes. Si le patient a déjà une correction de loin, la correction de presbytie vient alors en addition de celle-ci. Il peut s’agir de verres correcteurs ne servant qu’à la vision de près (verre monofocal), ou de verres avec doubles foyers ( bifocal : séparation nette entre vision de loin et de près) ou mieux par des verres progressifs ( la puissance du verre varie de façon progressive depuis sa partie haute qui correspond à la vision de loin jusqu’à sa partie basse qui permet la vision de près par une addition. Cette correction peut également être réalisée par lentilles de contact multifocales, par chirurgie réfractive cornéenne (non encore validée) ou par la mise en place d’un implant cristallinien multifocal lors de la chirurgie de la cataracte.
Cette addition augmente avec l’importance de la presbytie qui s’aggrave avec l’âge :
• à l’âge de 45 ans : addition de 1 dioptrie,
• à l’âge de 60 ans : addition de 3 dioptries.
2. Pathologie
En dehors de la presbytie, il existe des circonstances où la vision de près est diminuée alors que la vision de loin est conservée. Les paralysies de l’accommodation s’observent principalement an cas :
• de prise médicamenteuse : psychotropes anticholinergiques, substances atropiniques,
• de paralysie oculo-motrice : paralysie de la IIIième paire crânienne,
• de maladies générales : diphtérie, encéphalite, intoxicarin au plomb, botulisme.
À l’opposé, existent des spasmes de l’accommodation se traduisant par des céphalées, une vision trouble et une sensation de rapetissement des objets. Les spasmes de l’accomodation s’obervent principalement en cas d’anomalies de la réfraction mal corrigées (hypermétropie) ou apès un traumatisme.