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Le cahier des charges d’un biomatériau de reconstitution directe s’exprime également en termes de facilités d’emploi et de mise en œuvre. Ces caractéristiques sont représentées par le stockage, des aptitudes au modelage ou au polissage, un temps de prise adapté à la situation clinique, des facilités de réfection ou de dépose, et par la traçabilité.
Le matériau doit être facilement stockable (durée de conservation, conditions de température et/ou d’humidité, conditionnement.)
Il peut s’agir d’un contrôle strict des proportions d’un mélange à réaliser, de l’homogénéité d’une spatulation, de la tolérance face à une éventuelle contamination hydrique (salivaire), d’un solvant s’évaporant plus ou moins rapidement, d’une réaction de prise s’initiant plus ou moins progressivement. Certains matériaux verront leurs qualités intrinsèques diminuer rapidement en cas d’écart, même minime, aux paramètres de mise en œuvre, d’autres seront plus tolérants. Il faut noter que certains matériaux sensibles à la technique de mise en œuvre, peuvent être proposés par les fabricants dans des conditionnements adaptés (capsules prédosées, unidose…) Sur le plan clinique, cette tolérance de mise en œuvre peut devenir un critère de choix prépondérant lorsqu’il s’agit d’intervenir dans des situations spécifiques (faible accessibilité) ou chez des patients plus difficiles à traiter (certains enfants ou certaines personnes âgées, patients nauséeux ou très anxieux)
Un matériau de restauration coronaire doit être facilement modelable pour rétablir l’anatomie dentaire. Il ne doit pas coller aux instruments, sa viscosité doit être adaptée pour éviter la présence de porosités ou de défauts aux interfaces.
Le temps de prise doit être compatible avec l’utilisation clinique : rapide pour un ciment de scellement tout en permettant le retrait des excès, plus lent pour un matériau de restauration pour permettre le modelage, mais suffisamment rapide pour autoriser une dépose rapide de la matrice.
L’état de surface après polissage conditionne le résultat esthétique, le risque de récidive carieuse, la résistance à la corrosion des amalgames, le confort du patient. Il est important que cet état de surface soit obtenu rapidement, en utilisant une séquence instrumentale limitée, sans échauffement source d’inflammation pulpaire et qu’il soit durable.
Le cumul des agressions à l’égard de la pulpe dentaire diminue progressivement la capacité de cette dernière à faire face à de nouvelles agressions. Cette agression est particulièrement importante lorsque l’on expose la dentine profonde lors d’un retraitement (bactéries, dessiccation, agression thermique, vibrations…). Il est par ailleurs établi que la dépose complète d’une restauration s’accompagne inévitablement d’une perte de tissu dentaire sain. Permettre une réfection partielle de la restauration est donc devenu une exigence pour les matériaux modernes, lorsque bien sûr la partie profonde est indemne. Les marges de la restauration sont plus souvent concernées et cette possibilité s’adresse plus spécifiquement aux restaurations adhésives.
Il importe qu’un matériau de restauration temporaire puisse être déposé rapidement, éventuellement sans avoir recours aux instruments rotatifs s’il s’agit de matériaux temporaires placés en inter séance pour la réalisation d’une restauration indirecte. Dans le cas d’un matériau de restauration permanente, sa dépose ne doit pas générer de perte de tissu dentaire sain ce qui n’est pas toujours facile à obtenir lors de la dépose de restaurations esthétiques.
Il convient de pouvoir indiquer facilement le type de matériau et son numéro de lot sur la fiche du patient. L’outil informatique s’avère indispensable pour réaliser cette traçabilité. Ce sera à l’avenir le seul moyen de renseigner correctement une fiche de pharmacovigilance auprès de l’Afssaps (agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).