- Pré-requis et Objectifs
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Cours
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Contenu
- 1 - Introduction
- 2 - Les matériaux rigides
- 3 - Les matériaux élastiques
- 4 - Propriétés physico-chimiques comparées
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Contenu
- Annexes
Depuis la fin du XIXème siècle, le mélange de l’oxyde de zinc et de l’eugénol offre de nombreuses applications au clinicien : ciment d’obturation et de scellement prothétique, pansement parodontal… Comme matériau à empreinte, il se révèle le matériau complémentaire et/ou correctif de l’empreinte secondaire en prothèse adjointe, permettant l’enregistrement dynamique des organes para-prothétiques, le surfaçage des secteurs édentés et la stabilisation des bases d’occlusion (figure 2).
Le pâte oxyde de zinc-eugénol se présente le plus souvent sous la forme de deux tubes de pâte ; l’un contient un mélange d’oxyde de zinc (80%) et de divers plastifiants (résines, huiles…), et l’autre, un mélange d’eugénol (60%), de plastifiants et de charges (talc, kaolin…) [30 (30) JL Ferracane, Materials in dentistry : principles and applications. JB Lippincott Company, 1995 : 360 p.]. La composition des différents produits commerciaux varie et propose différentes viscosités qui détermineront leur incidence compressive sur les tissus bucco-dentaires. A ce titre, l’American Dental Association (ANSI/ADA spec. 16) différencie deux types de pâte : un type 1 (dur) et un type 2 (doux).
Le mélange des deux pâtes, dans des proportions équivalentes, est réalisé par une large spatule sur une plaque de verre ou de papier plastifié, suffisamment rigide pour permettre l’obtention rapide d’une pâte dont l’homogénéité sera appréciée simplement par l’uniformité de la couleur, rose ou brune [72 (72) M Powers, RL Sakaguchi, Restorative dental materials. Mosby Elsevier 2006 : 632 p.]. L’eugénolate de zinc constitue le produit final durci issu de la réaction chimique de chélation du zinc par deux molécules d’eugénol. L’étude microscopique du produit final révèle des particules d’oxyde de zinc n’ayant pas réagi, noyées dans une matrice constituée du produit de la réaction. Si ce phénomène de durcissement peut être accéléré par l’adjonction à la composition commerciale d’accélérateurs, comme l’acétate de zinc ou le chlorure de magnésium, seul le colophane en facilite également le mélange et permet l’obtention d’un produit final lisse et homogène. Le clinicien peut aisément moduler le temps de prise en agissant sur le taux d’humidité, la proportion d’oxyde de zinc et la température. La prise complète du produit n’est que faiblement influencée par le temps de spatulation et se poursuit souvent au-delà de dix minutes, se traduisant cliniquement par un matériau ne collant plus.
D’une faible viscosité, d’une bonne compatibilité avec le plâtre, et présentant un caractère relativement hydrophile, les pâtes oxyde de zinc-eugénol sont de remarquables matériaux de surfaçage même si leur aptitude à l’étalement varie beaucoup d’un produit commercial à l’autre. Les faibles propriétés physiques et l’absence d’élasticité ne permettent pas l’enregistrement de zones dentées ou de crêtes présentant d’importantes contre-dépouilles.
Leur bonne stabilité dimensionnelle tolère cependant un traitement différé sans déformation conséquente.