Chez l’homme, les dépenses énergétiques sont d’amplitudes variables mais continues. La continuité des processus de dépense énergétique suppose une disponibilité ininterrompue de l’énergie. Cette condition est assurée en période inter-prandiale par un compartiment de réserve énergétique entretenu par des apports habituellement fractionnés, rythmés par les repas et incluant 3 voire 4 macronutriments : les glucides, les protéines, les lipides et l’alcool.
Ces substrats sont susceptibles de fournir l’ATP nécessaire à la vie mais leur oxydation par l’organisme est hiérarchisée. Schématiquement, la priorité d’oxydation est classée selon un ordre inverse à la capacité qu’à l’organisme à stocker ces macronutriments.
L’alcool est au sommet de la hiérarchie oxydative dans la mesure où il n’y a aucun compartiment de stockage. De plus et compte tenu de sa toxicité, il doit être rapidement éliminé. L’ingestion d’alcool stimule immédiatement son oxydation qui, en retour, diminue voir supprime l’oxydation des autres macronutriments surtout en situation de repos où la demande énergétique totale n’est pas majorée. Ainsi toute quantité d’alcool ingérée, pour peu qu’elle soit modérée, est éliminée par voie oxydative dans les 6 heures qui suivent son ingestion et l’on peut considérer que la balance de l’alcool (apport moins oxydation) est proche de la perfection. Les glucides qu’il s’agisse de mono-, di- ou polysaccharides, occupent la seconde place dans la hiérarchie. En effet le compartiment de réserves glucidiques (sous forme de glycogène) est limité (300 g à 600 g au total). Dans la hiérarchisation de l’oxydation des substrats, les protéines sont proches des glucides dans la mesure où les capacités de stockage à court terme sous forme d’acides aminés ou de protéines sont également très limitées. Les lipides occupent la dernière place dans la hiérarchie oxydative et se distinguent des autres macro¬nutriments par un compartiment de réserve immense et une quasi absence d’autorégulation entre l’ingestion de lipides et l’oxydation lipidique.
En résumé il existe une bonne adaptation entre les quantités oxydées et les quantités ingérées d’alcool, de glucides et de protéines. Il n’en va pas de même pour les lipides. Ceci explique pourquoi la balance lipidique, c’est à dire l’équilibre entre les ingestions et l’oxydation des lipides, est le déterminant majeur de la balance énergétique. En effet, lorsque la balance lipidique est positive (i.e. apport lipidique > oxydation lipidique), la balance énergétique est également positive et ceci s’accompagne d’un stockage net de lipides et d’une augmentation du poids corporel. Une balance lipidique négative (i.e. apport lipidique < oxydation lipidique) a des effets inverses sur la balance énergétique totale et s’accompagne d’une perte de masse grasse et de poids.