5  -  La dépression du post-partum

5 . 1  -  Epidémiologie


Sa prévalence est selon les auteurs de 10 à 20 %.

5 . 2  -  Principales caractéristiques


Il s’agit d’une dépression commune qui se traite comme telle c’est-à-dire par antidépresseurs et psychothérapie.

Elle peut aussi être pré existante à l’accouchement (cf 1. du cours). 

Elle peut intégrer également la symptomatologie du baby blues mais qui se prolongerait dans la durée.

Ce deuxième cas entraine une observation fine, régulière des interactions précoces mère-enfant en maternité et ce d’autant plus que la mère serait séparée physiquement de son enfant (ex : cas d’un nouveau-né ayant nécessité un séjour dans un secteur de médecine néo natale).

Un enfant trop calme (en retrait) ou inconsolable attire péjorativement l’attention tout comme un enfant ayant des difficultés d’alimentation.

Il existe également des éléments maternels (enfant non nommé,  effacement lors des soins par rapport au personnel ou au contraire soins réduits à la technique…) qui s’ils sont réguliers pourraient s’objectiver en carence affective.

 La durée du séjour en maternité est souvent trop courte pour une observation qualitative. Il est alors nécessaire de poursuivre la surveillance de l’établissement des liens mère enfant  en Unité psychiatrique Mère Bébé. 

Il est à noter aussi que le recours à des grilles d’évaluation renvoyant à des scores s’avère utile pour suivre les interactions précoces de l’enfant et faciliter le décodage du comportement du nouveau-né (échelle de Brazelton par exemple). Le recours à ces outils est d’autant plus judicieux que le turn over des équipes est important sur un séjour donné en maternité. Ils permettent également aux membres de l’équipe d’avoir aussi un langage commun, construit au-delà du simple ressenti.

5 . 3  -  Facteurs de risques


L’âge maternel, un profil socio économique particulier, l’absence d’emploi, l’accouchement à domicile, la parité ne sont pas des facteurs de risque significatifs.

Les facteurs de risques significatifs sont :

  • L’absence de participation à des cours de préparation
  • L’absence de planification de la grossesse
  • L’absence de proche pendant le travail
  • L’isolement maternel
  • Le fait de ne pas allaiter

5 . 4  -  Conséquences


Les études montrent que pour la population de mère souffrant d’une dépression du post partum, il est retrouvé significativement :

  • une augmentation du risque de maltraitance
  • une augmentation du risque de dépression du conjoint
  • une augmentation des dysfonctionnements de couple
  • une plus grande irritabilité du nouveau-né
  • un retard dans l’acquisition du langage chez le nouveau-né
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