3  -  Le baby blues ou post partum blues

3 . 1  -  Epidémiologie


Sa fréquence caractérise selon les auteurs de 30 à 80 % des mères.

3 . 2  -  Principales caractéristiques


C’est un syndrome transitoire, aigu et bénin qui survient entre le 3ème et le 10ème jour après l’accouchement.

Il dure généralement environ 24 h.

C’est la labilité thymique qui le caractérise le mieux (ex : passage du rire aux larmes).

Il peut s’accompagner aussi d’exaltation, d’insomnie, d’irritabilité, de troubles de la concentration, de sentiments d’étrangeté.

Un exemple :

Mme B, 35 ans, ne présente pas d’antécédent particulier. La grossesse, désirée par le couple, a été physiologique d’un point de vue médical. Son accouchement s’est déroulé normalement (accouchement par la voie basse, à terme, sans délabrement périnéal) et rapidement pour une patiente primipare. Elle décide d’allaiter sa fille.

Au 3ème jour en maternité, Mme B est asthénique et inquiète : sa fille réclame fréquemment  son sein. Sa peur est orientée sur sa compétence maternelle et sur sa fille qu’ « elle carencerait ». Son discours est mêlé de pleurs lorsqu’elle montre à la sage-femme la courbe de poids de sa fille orientée à la baisse et de rires lorsqu’elle la voit dormir apaisée, le facies détendu dans son berceau. Mme B. se sent «vidée» également. Elle appréhende aussi les visites qu’elle doit avoir l’après-midi. Elle souhaite s’excuser de ce qu’ « elle donne à voir » ; « ça ne lui arrive jamais de flancher ».

La sage-femme retrouve à l’anamnèse que:

- la chute de poids était physiologique,
- M. B était disponible et aidant.

Devant son baby blues, la sage-femme prend en charge MME B en l’informant, l’étayant sur la normalité de l’ensemble des évènements entre : le besoin de succion et de contact de son enfant, la vacuité ressentie après une grossesse (d’autant plus qu’elle s’était préparée à un accouchement plus long et difficile), la notion de baby blues, ses préoccupations qui de par leurs existences la réalisent comme  mère.

M. B s’est proposé de repousser les visites, se positionnant en père protecteur de la dyade.

La sage-femme lui propose également d’encadrer la prochaine tétée ce qu’elle a accepté. La sage-femme alors a pu continuer à alimenter sa réassurance.

A la reprise de poids de son enfant, Mme B se sentait beaucoup mieux et autonome.

Généralement, une prise en charge hospitalière est suffisante pour un baby blues. Il peut cependant être nécessaire de prolonger la durée du séjour de 1 à 2 jours en maternité. En cas de doute ressenti par l’équipe ou la patiente, un  suivi à domicile est organisé par la sage-femme hospitalière (sage-femme ou puéricultrice de PMI).

N.B pour la pratique :

L’étudiant sage-femme doit intégrer que les doutes exprimés par les patientes peuvent être également iatrogènes (induit par le soin) et / ou entretenus par des discours différents de soignants.

Un exemple récurrent à se souvenir est la conduite de l’allaitement maternel qui tend à se complexifier en l’absence d’une trame communautaire entre professionnels.

Ces hiatus entre soignants sont très anxiogènes pour les mères et favorisent le syndrome du baby blues.

3/6