2 . 3  -  Examen sénologique

L’examen des seins doit être fait de préférence en première partie du cycle car avant les règles les seins sont souvent plus congestifs, douloureux et plus difficiles à examiner. Il faut encourager les patientes à pratiquer l’auto-examen des seins.
L’examen sénologique peut précéder ou faire suite à l’examen pelvien.

On s’attachera à rechercher toute symptomatologie évocatrice ainsi que tout changement récent au niveau des seins :

  • Modifications cutanées
  • Palpation de nodule
  • Ecoulement anormal



L’inspection :
La patiente est torse nu. L’inspection se fait de face et de profil en position assise puis debout le dos courbé et les bras tendus en avant, les seins pendant librement ce qui permet de mieux visualiser des rétractions ou des voussures. D’autres positions permettent de révéler des anomalies discrètes des contours du sein telles que les bras semi-fléchis avec les poings sur les hanches ou relevés sur la tête. Il est important de comparer les 2 seins.

Figure 6 :
Source : UVMaF
Figure 7 :
Source : UVMaF

Il peut arriver, du fait de l’absence de régression de la bandelette mammaire pendant la période embryonnaire, qu’une femme présente un sein surnuméraire. On parlera alors de polymasties s’il y a plusieurs glandes mammaires et de polythélie devant plusieurs plaques aérolomamelonnaires (2 à 6 %). Ces seins surnuméraires doivent être examinés au même titre que les seins eutopiques.

On s’attachera à rechercher une

  • Anomalie cutanée : anomalie de couleur, amincissement de la peau qui devient luisante, apparition d’une zone inflammatoire rougeâtre, d’un érythème cutané, d’une lésion ulcérée, modification de la circulation cutanée. Il peut exister des phénomènes dits « de peau d’orange ». Rechercher une ride, un plissement, une dépression de la peau lors de la mobilisation.
  • Dissymétries de taille ou de forme entre les 2 seins, bien qu’une discrète asymétrie soit fréquente et non pathologique. Toutefois, certaines tumeurs déforment le galbe du sein. On peut voir apparaître une rétraction, une voussure, un aplatissement anormal du sein.
  • Anomalies de l’aréole : existence de mamelon ombiliqué, d’une rétraction du mamelon, d’un aspect framboisé eczématiforme d’une maladie de Paget, d’une ulcération, d’un écoulement.


La palpation des seins :
Il faut palper les seins de façon méthodique (quadrant par quadrant) et comparative en rayon de soleil, du bord inférieur de la clavicule en haut jusqu’en dessous du sillon sous-mammaire en bas et jusqu’aux régions latérales du sein. Pour éviter tout frottements et améliorer la perception tactile, on peut se talquer les mains ou utiliser du gel d’échographie.
La palpation s’effectue sur une patiente assise ou debout puis couchée en se plaçant toujours du côté examiné. Elle est réalisée après s’être réchauffé les mains en les posant bien à plat par petits mouvements circulaires avec l’extrémité de l’index et du médius en exerçant une légère pression de la glande mammaire sur le grill costal. La palpation des quadrants internes se fait bras relevés, la palpation des quadrants externes se fait bras le long du corps.

Figure 8 :
Source : UVMaF

On recherchera des nodules, des zones empâtées correspondant à de la mastose, des zones douloureuses. La topographie des anomalies doit être précisée.

Description d’un nodule :

  • Siège : quadrant ou horaire et distance mamelonnaire, uni ou bilatéral
  • taille, nodule unique ou multiple,
  • forme : rond, discoïde, contours réguliers ou irréguliers, bien ou mal limités, uni ou polylobés
  • consistance : masse molle, ferme ou dure, élastique
  • sensibilité : douleur à la palpation
  • mobilité : rechercher une adhérence à la peau, au grand pectoral ou à la paroi thoracique en mobilisant la tumeur sous la peau ou en faisant contracter le grand pectoral par une adduction contrariée du bras (manÅ“uvre de Tillaux).
  • évolution de la tumeur ou vitesse de croissance entre deux consultations


La dextérité d’un praticien, même entraîné, ne permet pas de déceler des tumeurs inférieures à 2cm. L’examen clinique est donc insuffisant et doit être complété par des examens complémentaires de dépistage .

On recherchera également un écoulement mammaire dont il faudra apprécier :

  • le caractère uni ou bilatéral, uni ou plurigalactophorique, spontané ou provoqué par la pression du sein et l’expression du mamelon entre le pouce et l’index ;
  • le volume,
  • la couleur (incolore, brun, vert, séreux ou sanglant = suspect) et la consistance.


La recherche topographique du quadrant d’où provient l’écoulement se fera par pression douce sur le sein à l’aide d’un doigt, de la périphérie vers le mamelon afin d’identifier le galactophore impliqué.

La palpation des aires ganglionnaires :
L’examen des seins s’accompagne toujours de la palpation des aires ganglionnaires axillaires et sus claviculaires quelque soit le résultat de l’exploration. L’examinateur insinue ses doigts vers le sommet du creux axillaire, en arrière du tendon du muscle grand pectoral, puis inspecte la face externe et termine par les creux sous et sus claviculaires à la recherche d’une ou plusieurs adénopathies dont il faudra préciser la topographie, le caractère (banales, nodules petits, durs, réguliers, mobiles ou fixés entre eux et aux autres éléments). L’absence de ganglion suspect ou même palpable ne préjuge pas de l’absence d’envahissement ganglionnaire histologique.

Figure 9 :
Source : UVMaF
Figure 10 :
Source : UVMaF

Toute anomalie observée à l’inspection et/ou la palpation des seins sera reportée sur un schéma récapitulatif daté et précis (mesure des anomalies).

Figure 11 :
Source : UVMaF
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