L’examen des seins doit être fait de préférence en première partie du cycle car avant les règles les seins sont souvent plus congestifs, douloureux et plus difficiles à examiner. Il faut encourager les patientes à pratiquer l’auto-examen des seins.
L’examen sénologique peut précéder ou faire suite à l’examen pelvien.
On s’attachera à rechercher toute symptomatologie évocatrice ainsi que tout changement récent au niveau des seins :
L’inspection :
La patiente est torse nu. L’inspection se fait de face et de profil en position assise puis debout le dos courbé et les bras tendus en avant, les seins pendant librement ce qui permet de mieux visualiser des rétractions ou des voussures. D’autres positions permettent de révéler des anomalies discrètes des contours du sein telles que les bras semi-fléchis avec les poings sur les hanches ou relevés sur la tête. Il est important de comparer les 2 seins.
Il peut arriver, du fait de l’absence de régression de la bandelette mammaire pendant la période embryonnaire, qu’une femme présente un sein surnuméraire. On parlera alors de polymasties s’il y a plusieurs glandes mammaires et de polythélie devant plusieurs plaques aérolomamelonnaires (2 à 6 %). Ces seins surnuméraires doivent être examinés au même titre que les seins eutopiques.
On s’attachera à rechercher une
La palpation des seins :
Il faut palper les seins de façon méthodique (quadrant par quadrant) et comparative en rayon de soleil, du bord inférieur de la clavicule en haut jusqu’en dessous du sillon sous-mammaire en bas et jusqu’aux régions latérales du sein. Pour éviter tout frottements et améliorer la perception tactile, on peut se talquer les mains ou utiliser du gel d’échographie.
La palpation s’effectue sur une patiente assise ou debout puis couchée en se plaçant toujours du côté examiné. Elle est réalisée après s’être réchauffé les mains en les posant bien à plat par petits mouvements circulaires avec l’extrémité de l’index et du médius en exerçant une légère pression de la glande mammaire sur le grill costal. La palpation des quadrants internes se fait bras relevés, la palpation des quadrants externes se fait bras le long du corps.
On recherchera des nodules, des zones empâtées correspondant à de la mastose, des zones douloureuses. La topographie des anomalies doit être précisée.
Description d’un nodule :
La dextérité d’un praticien, même entraîné, ne permet pas de déceler des tumeurs inférieures à 2cm. L’examen clinique est donc insuffisant et doit être complété par des examens complémentaires de dépistage .
On recherchera également un écoulement mammaire dont il faudra apprécier :
La recherche topographique du quadrant d’où provient l’écoulement se fera par pression douce sur le sein à l’aide d’un doigt, de la périphérie vers le mamelon afin d’identifier le galactophore impliqué.
La palpation des aires ganglionnaires :
L’examen des seins s’accompagne toujours de la palpation des aires ganglionnaires axillaires et sus claviculaires quelque soit le résultat de l’exploration. L’examinateur insinue ses doigts vers le sommet du creux axillaire, en arrière du tendon du muscle grand pectoral, puis inspecte la face externe et termine par les creux sous et sus claviculaires à la recherche d’une ou plusieurs adénopathies dont il faudra préciser la topographie, le caractère (banales, nodules petits, durs, réguliers, mobiles ou fixés entre eux et aux autres éléments). L’absence de ganglion suspect ou même palpable ne préjuge pas de l’absence d’envahissement ganglionnaire histologique.
Toute anomalie observée à l’inspection et/ou la palpation des seins sera reportée sur un schéma récapitulatif daté et précis (mesure des anomalies).