2  -  Principaux régimes

Les principaux régimes diététiques utilisés en pathologie courante sont indiqués dans le tableau 14.I. Trois d’entre eux sont détaillés ensuite.

Tableau 14.I. Principaux régimes diététiques.
suite du tableau 1.4.1

A. Régime hypocalorique

1. Principes de prescription

Assurer le diagnostic d’obésité
Par l’histoire et la mesure de l’indice de masse corporelle (poids en kg divisé par le carré de la taille en mètres) en l’absence d’œdèmes et d’ascite.

Exposer les bénéfices du régime
Le régime diminue le risque de complications de l’obésité.

S’assurer de l’absence de contre-indications
Celles-ci sont exposées dans le tableau 14.I.

Expliquer les objectifs
Les objectifs du régime hypocalorique dans le traitement de l’obésité sont d’obtenir une perte de poids d’environ 10 % et de maintenir le poids à ce niveau.

2.Modalités

Le régime hypocalorique supprime les sucres d’absorption rapide (sucreries, confiserie, miel, chocolat, biscuits et pâtisseries, fruits frais riches en sucre, boissons aux fruits, sodas, sirops, bière, cidre), les crèmes et les charcuteries (sauf le jambon maigre), et l’alcool.  On limite strictement le beurre et l’huile, le fromage, les œufs. Les aliments protidiques (viandes, poissons, laitages écrémés), les fibres et les légumes verts ne sont pas limités.  Les féculents doivent être consommés avec modération. L’apport énergétique total doit être de l’ordre de 2/3 de la ration calorique initiale (soit 2/3 de la dépense énergétique) si on vise une perte de poids raisonnable et maintenue.

Il faut dans la mesure du possible que le régime soit convivial et personnalisé, avec peu d’interdits et une grande diversité alimentaire, et s’assurer que le sujet ne ressente ni sensation de faim (manger à volonté les aliments autorisés), ni de soif (boire à volonté, de préférence entre les repas). Le régime doit être expliqué longuement avec l’aide d’une diététicienne qui enseigne les bases de diététique et rectifie les croyances. Il doit être intégré dans une approche cognitivo-comportementale (tenue d’un carnet, restructurer la prise alimentaire, supprimer les interdits entraînant des comportements de restriction, identifier les cognitions irrationnelles) et une modification des habitudes de vie avec notamment augmentation de l’activité physique (équivalent de 5 heures de marche rapide par semaine.

3. Indications

a. Obésité (indice de masse corporelle > 30 kg/m2)

Le régime hypocalorique a pour objectif d’entraîner et de maintenir une perte de poids de l’ordre de 10 % et de limiter (ou prévenir) les complications de l’obésité. Le résultat obtenu doit être maintenu : la modification des apports énergétiques est définitive. Sa prescription doit donc être adaptée à la demande du patient et aux éventuels facteurs de risque associés. À titre d’exemple, chez un obèse ayant des taux de triglycérides et de cholestérol modérément élevés, sans autre facteur de risque cardiovasculaire, le traitement de 1re intention sera le régime hypocalorique. À l’inverse, le régime ne sera pas une arme thérapeutique efficace chez un patient modérément obèse, gros fumeur et ayant une hypercholestérolémie majeure.

b. Diabète et hypertriglycéridémies

Le régime hypocalorique est également indiqué en cas de diabète de type 2 et dans la plupart des hypertriglycéridémies. Les hypertriglycéridémies endogènes sont sensibles à la diminution des glucides et la suppression de l’alcool. En l’absence d’obésité, il n’y a pas lieu en théorie de diminuer le total calorique mais en pratique l’emploi de fortes quantités de lipides n’est pas sans inconvénient et peut parfois majorer la cholestérolémie. Le régime sera donc légèrement hypocalorique et parfois responsable d’une petite réduction pondérale.

  A low-carbohydrate as compared with a low-fat diet in severe obesity.

4. Contre-indications

Les contre-indications à la perte de poids sont les suivantes :
– maladies évolutives non contrôlées ;
– états dépressifs sévères ;
– maladies psychiatriques graves ;
– troubles graves du comportement alimentaire ;
– sujet âgé (> 65 ans) ;
– obésité mineure (la perte de poids n’offre pas d’avantage réel en terme de  santé).

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