B. Régime sans sel

L’alimentation normale apporte 10 à 15 g de NaCl par jour, provenant pour une part du sel d’ajout (dans l’assiette et lors de la cuisson des aliments : environ 1,6 à 2,4 g de Na = 4 à 6 g de NaCl par jour) et pour l’autre part du sodium contenu dans les aliments (2,4 à 3,6 g de Na).

1 g de NaCl = 391 mg de Na = 17 mmol de Na.

1. Modalités pratiques

Le régime sans sel interdit non seulement le sel d’ajout mais aussi les aliments riches en sel : pain et biscottes salés, charcuteries, fromages, conserves, plats préparés, condiments, eaux minérales salées. Le sel d’ajout peut être remplacé par un sel de potassium. Ces mesures conduisent à un apport quotidien d’environ 2 g de Na. Le régime désodé strict oblige aussi à limiter la viande, les poissons, les œufs, le lait (ces aliments contiennent 50 à 100 mg de Na pour 100 g), et même certains légumes. C’est un régime difficile à suivre dont les indications restent exceptionnelles.

2. Indications

Ce sont essentiellement les syndromes œdémateux : insuffisance cardiaque, cirrhose décompensée, syndrome néphrotique. Le régime sans sel prévient la rétention hydrosodée observée en cas de corticothérapie prolongée > 0,5 mg/kg/jour d’équivalent prednisone. La réduction des apports sodés est enfin utile dans l’hypertension artérielle.

3. Précautions et contre-indications

Le risque est la déplétion sodée avec hyponatrémie, plus fréquente chez le sujet âgé, suivant un régime trop strict, et en cas d’association aux diurétiques. Ce risque est aussi majeur dans les affections comportant une perte obligatoire de sel insuffisance surrénale, néphropathie tubulaire, iléostomie). Il est recommandé de surveiller natrémie et natriurèse. Il faut aussi se méfier de l’effet anorexigène du régime à long terme chez le sujet âgé. Enfin le régime sans sel ne doit pas être prescrit chez la femme enceinte.

C. Régime méditerranéen


La faible morbidité cardiovasculaire observée en Crète et dans le pourtour méditerranéen a conduit à proposer des régimes reproduisant l’alimentation traditionnelle de ces pays. La preuve scientifique de l’efficacité du régime méditerranéen a été apportée par plusieurs travaux démontrant un moindre risque de récidive d’infarctus du myocarde chez les patients suivant le régime par rapport aux autres. Le régime méditerranéen comporte des apports augmentés en fruits, légumes et féculents (pain), augmentés en poisson et diminués en viande rouge, et sans beurre ni crème, remplacés par une margarine riche en acide alpha-linolénique (mais l’huile d’olive a un effet identique). L’intérêt de ce régime dépasse évidemment l’indication de la prévention d’infarctus et peut être étendu au titre de la protection vasculaire à l’ensemble de la population.

Régime hypocholestérolémiant :
– supprimer les aliments riches en cholestérol (abats, jaune d’œuf, oléagineux) ;
– limiter l’apport d’acides gras saturés (beurre, œufs, fromages, charcuteries) ;
– augmenter huiles mono- et poly-insaturées (olive, maïs, noix, tournesol) ;
– augmenter les fibres (pain complet, salade, etc.) ;
– autoriser une petite prise quotidienne d’alcool (10-15 g).

D. Régime sans gluten

La gliadine, protéine du gluten présente dans un certain nombre de céréales (blé, orge, seigle), est le facteur alimentaire pathogène de la maladie cœliaque. La suppression du gluten doit être absolue (la prise de petites quantités pouvant précipiter une récidive clinique) et définitive (la prise prolongée favorisant la survenue de maladies auto-immunes, d’hypofertilité, d’ostéoporose et surtout de cancers épithéliaux et de lymphomes). Le riz et le maïs ne contiennent pas de gluten et sont autorisés, ce qui permet une alimentation équilibrée et diversifiée. L’avoine est aussi autorisée. Le régime sans gluten est un régime contraignant, cher et difficile à suivre, dont l’indication doit être réservée aux maladies cœliaques symptomatiques et prouvées histologiquement.

(2 )Recherche d’autoanticorps : diagnostic de la maladie cœliaque et suivi de l’observance du régime sans gluten.

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