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Les colites microscopiques se définissent par l’association d’une diarrhée chronique, d’un aspect endoscopique normal de la muqueuse à la coloscopie et d’une inflammation chronique de la muqueuse colique en histologie. Elles constituent un type de maladie inflammatoire chronique intestinale distinct de la rectocolite hémorragique et de la maladie de Crohn colique.
Il existe 2 types histologiques principaux de colites microscopiques : les colites lymphocytaires et les colites collagènes.
Les anomalies histologiques suivantes sont communes aux 2 types de colites microscopiques :
– perte d’intégrité de l’épithélium de surface ;
– augmentation du nombre des lymphocytes intra-épithéliaux (≥ 20 %) ;
– infiltrat inflammatoire de la lamina propria avec prédominance de cellules mononuclées ;
– l’augmentation d’épaisseur de la bande collagène sous-épithéliale (> 10 µm) est propre à la colite collagène.
L’incidence des 2 types de colites microscopiques est du même ordre que celles de la rectocolite hémorragique et de la maladie de Crohn. Les colites microscopiques sont en apparence idiopathiques. Néanmoins, plusieurs médicaments peuvent être responsables d’une colite microscopique réversible à l’arrêt du traitement (lansoprazole, ticlopidine, etc.). La responsabilité de tous les traitements pris au long cours par les malades chez qui l’on porte le diagnostic de colite microscopique doit être envisagée. Par ailleurs, il paraît vraisemblable qu’une colite microscopique puisse être déclenchée par une infection bactérienne.
Presque une fois sur 2, les colites microscopiques débutent de façon aiguë,comme une gastro-entérite. Les colites microscopiques atteignent volontiers les femmes après 50 ans et sont une fois sur deux associées à des maladies auto- immunes (telles que la maladie cÅ“liaque) ou inflammatoires (telles que la polyarthrite rhumatoïde).
Les colites microscopiques sont responsables d’une diarrhée chronique souvent d’intensité fluctuante, faite de selles liquides, réparties dans la journée, impérieuses (fréquents accidents d’incontinence) et peu sensibles aux ralentisseurs du transit. L’état général est conservé mais une perte de poids est possible. Un déficit hydro-sodé et une hypokaliémie sont possibles.
L’activité anatomo-clinique des colites microscopiques tend à s’atténuer spontanément avec le temps. La plupart des colites lymphocytaires et une bonne partie des colites collagènes s’éteignent ainsi avant le troisième anniversaire de la maladie. Pendant la phase de diarrhée chronique, lorsque les traitements symptomatiques seuls sont insuffisants (ralentisseurs du transit, racécadotril, colestyramine), les corticoïdes systémiques, en particulier le budésonide, sont habituellement efficaces. Dans les rares cas sévères et réfractaires de colite microscopique, un recours au sous-salicylate de bismuth, à l’azathioprine, voire à la chirurgie (proctocolectomie) est discuté.
Les maladies inflammatoires intestinales (MICI).
(3) Place de l’endoscopie dans les colites microscopiques.