A. Épidémiologie, modes de contamination et physiopathologie
L’oxyurose est une parasitose ubiquitaire très fréquente, surtout chez les enfants d’âge scolaire, strictement humaine et familiale, causée par un petit ver rond : Enterobius vermicularis. La contamination se fait par ingestion d’oeufs présents dans le milieu extérieur (vêtements et draps souillés, sols) en milieu familial ou collectif (collectivités d’enfants, casernes, etc.). Les oeufs deviennent des larves dans l’intestin grêle, puis des adultes (vers cylindriques de 5 mm de long pour les mâles, 10 pour les femelles) dans la région caeco-appendiculaire.
Les femelles migrent vers l’anus, se nichent dans les plis radiés et pondent le soir, en générant un prurit, des oeufs directement infectants. Ceci permet l’autoinfection par les mains.
B. Clinique
Le tableau clinique est dominé par le prurit anal (parfois aussi vulvaire chez la petite fille) au moment du coucher, pouvant donner lieu à des lésions de grattage. L’appendicite est exceptionnelle. Le portage asymptomatique est fréquent.
C. Diagnostic
Une hyperéosinophilie est possible au début. Le diagnostic est souvent posé par l’observation de vers femelles blancs et mobiles sur les selles. Sinon, le scotch test permet le diagnostic, par application de la face collante d’un ruban adhésif transparent sur la marge anale le matin, avant toute toilette ou défécation. Ensuite, le ruban est collé sur une lame, et les oeufs (ovalaires, asymétriques, mesurant 60 × 30 μm) sont facilement reconnus au microscope. L’examen parasitologique des selles est fréquemment négatif.
D. Traitement et prévention
Le traitement par flubendazole, albendazole, ou pyrantel (colore les selles en rouge), répété 2 à 3 semaines après pour éviter la ré-infestation, est habituellement efficace. Il est conseillé de traiter simultanément tous les membres de la famille ou de la collectivité dont un membre est atteint. En parallèle, la section courte et le brossage des ongles, le changement du linge de nuit et l’aspiration des sols limitent les risques de ré-infestation.