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Le Myélome Multiple (MM) des os ou maladie de Kahler est une hémopathie maligne caractérisée par le développement d'un clone de plasmocytes tumoraux envahissant la moelle hématopoïétique. Le MM représente 1 % de l'ensemble des cancers et 10 % des hémopathies malignes. En France, le nombre de nouveaux cas par an se situe entre 3 000 et 3 500. L'incidence s'accroît avec l'âge et l'âge moyen au diagnostic est d'environ 65 ans. Le myélome n'existe pas chez l'enfant. Le MM peut être précédé d'un état « prémyélomateux » nommé dysglobulinémie (ou gammapathie) monoclonale d'origine indéterminée (ou d'apparence bénigne) ou MGUS (Monoclonal Gammopathy of Undetermined Significance). Les causes du MM sont inconnues.
Dans la forme habituelle, le Myélome Multiple (MM) associe infiltration plasmocytaire médullaire, présence d'une immunoglobuline monoclonale dans le sérum et/ou les urines, et atteinte osseuse.
Parfois, il n'existe pas d'aspect de pic étroit à l'EPS. Cette situation correspond surtout au MM à chaînes légères où l'anomalie sérique usuelle est une hypogammaglobulinémie, souvent sévère. Rarement, l'absence de pic étroit sur l'EPS correspondra à un MM non-excrétant ou non-sécrétant. L'EPS pourra être complétée par le dosage pondéral des immunoglobulines qui retrouvera l'augmentation de l'immunoglobuline monoclonale et souvent l'effondrement des autres classes d'immunoglobulines (par exemple, l'effondrement des IgA et des IgM dans un MM d'isotype IgG).
L'immunofixation ou l'immunoélectrophorèse des protéines sériques permettra de typer la protéine monoclonale, pour sa chaîne lourde et sa chaîne légère. Environ 55 % des MM sont d'isotype IgG, 25 % d'isotype IgA, 15 % sont de type urinaire pur (à chaînes légères) et les 5 % restants sont constitués de variants rares. Concernant les chaînes légères, le type kappa (κ) est deux fois plus fréquent que le type lambda (λ). De la même façon seront réalisées une électrophorèse et une immunofixation (ou une immunoélectrophorèse) des protéines urinaires. Dans 90 % des cas, elle mettra en évidence une protéinurie à chaînes légères dénommée protéinurie de Bence Jones et l'immunofixation en précisera le type, kappa (κ) ou lambda (λ).
Le dosage des chaînes légères libres du sérum, examen récent, est utile dans la prise en charge des MM non ou peu excrétant et des MM à chaînes légères.
Les EPS et EPU sont des éléments très importants du suivi thérapeutique. Il est en revanche inutile de multiplier les immunofixations, l'isotype de la protéine monoclonale ne se modifiant pas au cours de l'évolution.
Le myélogramme permet l'analyse cytogénétique de la moelle osseuse qui fournit d'importantes informations pronostiques. La biopsie ostéo-médullaire est nécessaire si le myélogramme n'est pas contributif.
Ils ont pour but :
Liés à l'hôte | Âge élevé |
Liés à la tumeur | |
Masse tumorale | β2m sérique élevée |
Hémoglobine basse/Thrombopénie | |
Calcémie élevée | |
Lésions lytiques étendues | |
Créatinine sérique élevée | |
Plasmocytose médullaire élevée | |
Malignité intrinsèque | Anomalies chromosomiques** |
(t(4;14), del(17p), -13/13q-, hypodiploïdie) | |
Albumine sérique basse | |
CRP élevée | |
LDH élevée | |
Cytologie plasmoblastique** | |
Traitement | Chimiorésistance |
En pratique courante, il s'agit des dosages de la bêta-2-microglobuline sérique (β2m), de la C-Réactive Protéine (CRP) et de la LacticoDésHydrogénase (LDH). Il faut y ajouter le dosage de l'albumine sérique, en fait rendu avec l'EPS.
De façon rare sont observés des troubles d'hémostase avec manifestations hémorragiques (syndrome d'hyperviscosité générant une thrombopathie fonctionnelle, exceptionnellement des troubles de coagulation).