2  -  Quelle est la stratégie diagnostique dans les troubles de la statique pelvienne ?

L'examen clinique est essentiel dans cette pathologie et notamment l'appréciation de la gêne fonctionnelle.

2 . 1  -  À l'interrogatoire

La symptomatologie est variable. Elle n'est pas corrélée à l'importance du prolapsus.

Il peut s'agir de la perception d'une « boule » ou d'une masse vulvaire. Cette saillie est majorée en position debout ou à l'effort et diminuée en position de repos ou en décubitus dorsalDéfinitionPosition allongée à l'horizontale, à plat-dos..

Dans certaines situations la saillie des viscères peut être responsable de lésions de frottements à l'origine de saignements ou de leucorrhéeDéfinitionÉcoulement non sanglant provenant du vagin. Elle peut être physiologique (par sécrétion de glaire cervicale et desquamation vaginale) ou pathologique témoignant d'une infection, le plus souvent d'une vaginite. Bien que le terme leucorrhée signifie littéralement « sécrétion blanche », la couleur de la sécrétion vaginale peut varier en fonction de la cause : elle peut aller d'une sécrétion laiteuse à verdâtre. Les écoulements sanguinolents sont à considérer comme des métrorragies. On considère comme anormales des pertes vaginales malodorantes ou responsables d'irritation et de démangeaison. (voir leucorrhée).

D'autres symptômes, témoin d'une pathologie du plancher pelvien, peuvent révéler un prolapsus :


Enfin, un prolapsus même important peut être totalement asymptomatique.

L'interrogatoire devra rechercher la cause du prolapsus, des facteurs favorisants de récidives (bronchite chronique, constipation, sport), déterminer l'âge, les antécédents obstétricaux et chirurgicaux (chirurgie de l'utérus, prolapsus, IUE…), le désir éventuel de grossesse et l'activité sexuelle.

2 . 2  -  Examen clinique

L'examen est réalisé en position couchée puis éventuellement debout voire accroupie, vessie pleine et vessie vide.

Il comporte, en dehors de l'examen gynécologique habituel, l'inspection.

Elle recherche une béance vulvaire, une cicatrice périnéale d'épisiotomie, apprécie la distance anovulvaire, la trophicitéDéfinitionEnsemble des processus qui participent à la nutrition et au développement d'un tissu (ensemble de cellules), d'une partie de l'organisme ou d'un organe. des organes génitaux externes (cause de dyspareunie, de brûlures mictionnelles).

Ensuite, l'examen sous spéculumDéfinitionOutil médical – généralement en métal ou à usage unique en plastique – permettant d'explorer une cavité corporelle par l'écartement des parois. (voir spéculum) permet de vérifier l'aspect du col utérin (voire de pratiquer frottis). Ensuite il comporte plusieurs étapes, réalisées vessie pleine, position debout, couchée puis vessie vide :


L'examen est complété par un toucher vaginal pour l'exploration de l'utérus, des annexes et des releveurs et par un toucher rectal pour explorer la cloison rectovaginale, l'étude de la tonicité du sphincter de l'anus, le noyau fibreux central du périnée et la contractilité des muscles releveurs (puborectaux).

La qualité des muscles releveurs de l'anus appréciée en demandant à la femme de faire un effort de retenue qui est coté de 0 à 5.

L'examen des seins et l'examen général (recherche d'hernie de la paroi abdominale) doivent être réalisés.

2 . 3  -  Examens complémentaires

Les examens complémentaires comportent :

Ces examens ne sont pas toujours nécessaires.

Ils seront essentiellement prescrits si le tableau clinique est complexe ou mixte (prolapsus et IU par exemple), s'il s'agit d'une récidive ou d'un échec thérapeutique.

 Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé (ANAES). Bilans et techniques de rééducation périnéo-sphinctérienne pour le traitement de l'incontinence urinaire chez la femme à l'exclusion des affections neurologiques. HAS; 2000. 

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