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Les troubles psychiques de la grossesse et du post-partumDéfinitionLa période du post-partum s'étend de la fin de l'accouchement jusqu'au retour de couches, c'est-à-dire les premières règles après la grossesse. C'est une période de nouveaux bouleversements à la fois psychiques et familiaux (période clef pour la mise en place de la relation mère-enfant, de la découverte du nouveau-né, de mutations familiales), mais aussi physique avec la perte brutale des repères physiologiques et anatomiques liés à la grossesse. Le post-partum est donc une période à risque de difficultés, parfois de complications, liées aux bouleversements de tous les repères d'une femme en particulier lorsqu'il s'agit d'un premier enfant, et qui mérite pour ces raisons un suivi et une attention particulière. sont généralement peu importants ; la grossesse a tendance à diminuer les pathologies psychiatriques chroniques.
1) On peut cependant observer différents troubles en fonction des périodes de la grossesse :
2) Les pathologies qui surviennent au cours de la grossesse :
Le post-partum blues (ou baby blues, ou maternity blues ou syndrome du troisième jour) concerne, selon les auteurs, 30-80 % des accouchées.
Il associe, dans les tous premiers jours après l'accouchement : anxiété, irritabilité, labilité émotionnelle, dysphorieDéfinitionPerturbation de l'humeur caractérisée par un sentiment déplaisant et dérangeant de tristesse, d'anxiété, de tension, d'irritabilité. On parle alors « d'humeur dysphorique ». Celle-ci est généralement labile. La dysphorie peut être expérimentée en dehors de toute pathologie psychiatrique en réaction aux évènements douloureux de la vie comme des deuils, maladies, etc., troubles du sommeil, fatigue et plaintes somatiques.
Les crises de larmes, la susceptibilité, la crainte d'être délaissée, surprennent et déroutent l'entourage, surtout lorsque l'accouchement s'est bien déroulé. Les préoccupations anxieuses du début de la grossesse réapparaissent, souvent associées à l'idée obsédante de ne pas savoir s'occuper du bébé, avec des alternances de jubilation et de pessimisme.
Ce tableau, relativement fréquent, est de faible intensité et ne doit pas forcément être considéré comme une dépression à minima, mais plutôt comme une phase brève d'hypersensibilité émotionnelle. Les modifications endocriniennes semblent capables de provoquer à elles seules un état réactionnel psycho-endocrinien, différent dans sa cinétique et sa temporalité des mécanismes dépressifs. S'y ajoutent les réaménagements affectifs et cognitifs liés à l'accouchement et au processus de « maternalité ».
Ce trouble transitoire survient entre le troisième et le sixième jour après l'accouchement. Réduit parfois à 24 heures, il dure quatre à cinq jours au maximum. Si les symptômes persistent après la première semaine ou s'intensifient, on entre alors dans le cadre différent des dépressions du post-partum. Il est donc important de dépister le baby blues et de le surveiller.
Thérapeutique
Le post-partum blues ne nécessite pas de traitement médicamenteux. La relation avec les soignants, la mobilisation de l'entourage, l'information, une attitude chaleureuse et compréhensive suffisent le plus souvent pour passer sans encombre une phase considérée comme un épisode « variation de la normale ».
Elles concernent 10 à 20 % des femmes. C'est en général leur premier épisode dépressif.
On distinguera les dépressions simples et les dépressions de type mélancolique.
Le post-partum blues se termine au maximum vers le septième jour après l'accouchement. Le diagnostic de dépression doit être envisagé, en cas de prolongation des symptômes au-delà ou d'intensification, notamment avec l'apparition d'une humeur labile, d'un sentiment de découragement, de plaintes somatiques insistantes (céphalées, douleurs abdominales), mais surtout de phobies d'impulsion, de crainte de faire du mal au bébé, d'évitement du contact.
Initialement ces patientes consultent peu et ont tendance à s'isoler.
Dans leurs antécédents, on retrouve souvent une enfance empreinte de carences affectives, de séparations précoces et une grossesse émaillée d'événements douloureux (deuils, séparations) ou de conditions psychologiques difficiles (solitude, conflits conjugaux, soutien conjugal insuffisant ou inadéquat). Il est donc important lorsque de tels éléments ont été repérés au cours de la grossesse, de prévoir un suivi rapproché. La forte culpabilité (« J'ai tout pour être heureuse ») et l'aspect quelque peu atypique du tableau dépressif rendent le diagnostic et l'acceptation de la prise en charge parfois difficiles.
Thérapeutique
Il s'agit de femmes qui, si elles ne viennent pas aux consultations prévues, doivent impérativement être rappelées et soutenues. Une attitude ferme, ni dramatisante ni moralisatrice est éthiquement justifiée. Ici, comme souvent la qualité des échanges et des liens entre l'équipe obstétricale et les psychiatres joue un rôle majeur.
La prise en charge des difficultés sociales est une autre nécessité. Le recours aux services sociaux devra éventuellement être déclenché même si l'intéressée banalise la situation. L'association d'une prise en charge correcte et l'utilisation très classique des antidépresseurs (type AnafranilDéfinitionAnafranil ou clomipramine : Médicament utilisé comme antidépresseur et anxiolytique. Il fait partie de la classe des antidépresseurs tricycliques.) suffisent généralement à améliorer ces dépressions. Dans certains cas et malgré un traitement bien conduit, la dépression tend à se chroniciser. Même si la participation névrotique apparaît importante, il ne faut pas hésiter à envisager une hospitalisation.
L'impact des troubles dépressifs du post-partum sur le développement psychique chez l'enfant est difficilement évaluable, mais la plupart des auteurs s'accordent pour dire qu'il n'est pas négligeable. La maman doit donc être prise en charge afin que l'épisode ne se prolonge pas et que les interactions précoces s'effectuent dans les meilleures conditions.
Elles peuvent survenir dans les mois qui suivent l'accouchement. Les signes cliniques habituels d'un épisode mélancolique délirant (conviction délirante « d'être indigne ou d'être responsable de la mort présumée de l'enfant ») ou confusionnel attestent de la gravité de l'état. Le risque suicidaire ou le risque d'infanticide doivent être rigoureusement évalués : une hospitalisation en milieu spécialisés doit éventuellement être imposée.
Le diagnostic différentiel est la psychose puerpérale.
Certaines de ces patientes referont ultérieurement des accès dépressifs. Pour un certain nombre d'entre elles, cette dépression du post-partum est la première manifestation d'une maladie maniaco-dépressive qui ultérieurement évoluera pour son propre compte et justifiera donc une prophylaxieDéfinitionProcessus actif ou passif ayant pour but de prévenir l'apparition ou la propagation d'une maladie. Le terme fait aussi bien référence à des procédés médicamenteux qu'à des campagnes de prévention ou à des « bonnes pratiques » adaptées. Il ne s'agit pas d'un traitement médical : une prophylaxie peut amener à suivre un tel traitement, mais il s'agit avant tout d'un processus liant la prise de conscience d'un risque constaté ou pressenti à une réponse médicale ou santé publique. spécifique.
Il est à noter que dans les cas de troubles dépressifs sévères du post-partum, le recours à une unité d'hospitalisation conjointe mère-enfant est actuellement recommandée.
La psychose puerpéraleDéfinitionPsychose puerpérale ou psychose périnatale : Ensemble de troubles psychotiques apparaissant chez la mère avant l'accouchement, plus rares que ceux apparaissant après, et qui se présentent généralement sous forme de bouffée délirante dans les jours qui suivent l'accouchement. Elle associe des délires centrés sur la naissance et la relation à l'enfant à un état confuso-onirique et à des troubles thymiques. Ces psychoses peuvent aussi révéler un trouble structurel plus ancien. Elles peuvent parfois se résorber en quelques semaines mais elles laissent souvent des traces qu'il s'agit de ne pas négliger. La fréquence est souvent estimée comme étant 1 pour 1000 naissances. Le terme « psychose puerpérale » est un terme ancien, bien que toujours utilisé d'une manière informelle entre les professionnels. confuso-délirante survient le plus souvent dans la semaine qui suit la naissance. Les accès survenant plus tardivement (1-2 mois) sont de plus mauvais pronostic et révèlent plus fréquemment une schizophrénieDéfinitionLe terme de schizophrénie regroupe de manière générique un ensemble d'affections psychiatriques présentant un noyau commun, mais dites différentes quant à leur présentation et leur évolution. « Schizophrénie » provient du grec « skhizo », « skhizein » : « fractionnement », et de « phrèn » : « esprit ». On utilise le pluriel pour désigner ces schizophrénies. Ce sont des pathologies psychiatriques dites d'évolution chronique, débutant généralement à l'adolescence ou au début de l'âge adulte. Les schizophrénies ont pour conséquence des altérations de la perception de la réalité (délire), des troubles cognitifs, et des dysfonctionnements sociaux et comportementaux plus ou moins importants. (voir schizophrénie).
Un post-partum blues sévère avec éléments de confusion est souvent prodromiqueDéfinitionProdrome ou phase prodromique : Période d'une maladie pendant laquelle un ensemble de signes et de symptômes avant-coureurs annoncent la survenue de la phase principale de cette maladie..
La primiparité, des troubles antérieurs de la personnalité (immaturité), des difficultés relationnelles mère-fille sont prédisposants. Le tableau clinique comporte :
Les psychoses puerpérales réagissent bien à un traitement neuroleptique qui doit être instauré précocement en milieu hospitalier. L'évolution à long terme est variable :
La pathogénie est plurifactorielle :