Le terme « mutation » désigne n’importe quel changement intervenu dans la séquence de l’ADN, sans préjuger de sa pathogénicité à l’échelle du gène ou du chromosome. On parle aussi de « variants ».
Il est important de souligner d’emblée qu’on attribue souvent à tort une connotation pathologique à ce terme de « mutation ». Mais les variations non pathogènes de l’ADN (appelées « polymorphismes ») sont par définition également des mutations.
Les mutations sont le moteur de l’évolution, et source de la diversité entre individus. Mais elles sont aussi à l’origine des maladies génétiques monogéniques et des prédispositions génétiques aux maladies polyfactorielles. Le caractère pathogène d’une mutation pourra être précisé en parlant de « mutation délétère » ou « mutation pathogène ».
La conséquence de toute mutation dépend de son effet fonctionnel, qui peut être neutre, conduire à l’amélioration d’une fonction (diversité, évolution) ou à l’altération d’une fonction (effet pathogène).
Dans une cellule vivante, l’ADN est en permanence exposé à différents types d’agression pouvant conduire à l’apparition de mutations. Il s’agit essentiellement d’agressions « exogènes » (radiations et agents génotoxiques de l’environnement), d’agressions endogènes (radicaux libres, …), d’erreurs de réplication et d’accidents de recombinaison.
La cellule possède une machinerie de réparation, qui corrige la plupart des anomalies. Mais un échappement au système de réparation est possible: c’est l’origine des mutations.
Une mutation apparue dans une cellule somatique d’un tissu est appelée « mutation somatique » ou « mutation acquise », puisqu’elle n’était pas présente initialement dans le génome de la cellule. Les mutations somatiques peuvent être à l’origine d’un clone cellulaire porteur de cette mutation, ne touchant qu’un seul ou quelques tissus, mais ne sont en revanche pas transmissibles à la descendance. Les mutations somatiques pathogènes sont notamment impliquées dans la formation de cellules tumorales.
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Mutations constitutionnelles :
Lorsqu’une mutation est présente ou survient avant la fécondation (soit nouvellement apparue, soit transmise de génération en génération), ou survient lors des premières divisions du zygote (donc nouvellement apparue), on parle de « mutation constitutionnelle ». Une mutation constitutionnelle sera présente dans toutes les cellules somatiques de l’individu, et également dans ses cellules germinales, donc transmissible à la descendance. Toute mutation nouvellement apparue est aussi appelée mutation « de novo » ou « néomutation ».
Certaines mutations surviennent lors de la méiose dans une cellule germinale, au niveau d’un gamète parental, et sont appelées « mutations germinales ». Les mutations germinales seront donc forcément présentes de façon « constitutionnelle » chez l’individu issu de ce gamète, qui sera donc porteur d’une mutation « de novo » ou « néomutation », non présente dans les cellules somatiques du parent qui lui a transmis cette mutation.
Les mutations constitutionnelles pathogènes, « de novo » ou transmises de génération en génération, sont à l’origine des maladies génétiques monogéniques et des maladies génétiques chromosomiques.