- Pré-requis et Objectifs
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Cours
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Contenu
- 1 - Diagnostic positif
- 2 - Diagnostic différentiel
- 3 - Examens complémentaires
- 4 - Évolution
- 5 - Complications
- 6 - Traitement
- Points essentiels
- Version PDF
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Contenu
- Annexes
Le texte officiel est la conférence de consensus : Prise en charge de la dermatite atopique de l’enfant, 2004. Texte court des recommandations. http://www.sfdermato.org
Société Française de Dermatologie. Conférence de consensus : Prise en charge de la dermatite atopique de l’enfant. SFD; 2004. Société Française de Dermatologie. Conférence de consensus : Prise en charge de la dermatite atopique de l’enfant. SFD; 2004.
La dermatite atopique (DA), ou eczéma atopique, est une dermatose inflammatoire chronique et prurigineuse survenant sur un terrain atopique.
Définition L’atopie est une prédisposition personnelle et/ou familiale d’origine génétique à produire des anticorps d’isotype IgE lors de l’exposition à des allergènes environnementaux (acariens, poils ou salive d’animaux, pollens, aliments…). Différents organes cibles peuvent être simultanément ou successivement atteints chez un individu ou dans une famille : DA (peau), asthme (bronches), rhinite (ou rhinoconjonctivite) allergique (muqueuses ORL et ophtalmologique), allergie alimentaire (muqueuse digestive). L’eczéma atopique est différent des autres formes d’eczéma, en particulier de l’eczéma de contact, qui peut survenir en dehors de tout terrain atopique par sensibilisation à un allergène en contact avec la peau. |
Physiopathologie
La DA correspond au développement d’une réponse immunitaire qui résulte de l’interaction entre :
Facteurs génétiques :
Facteurs immunologiques :
Anomalies de la barrière épidermique :
Épidémiologie/facteurs environnementaux
Elle se rencontre chez 10 à 20 % des enfants dans les pays industrialisés à niveau socio-économique élevé où il existe un doublement de sa prévalence en une vingtaine d’années.
Elle est à l’origine de la « théorie hygiéniste » qui propose que la diminution de l’exposition aux agents infectieux (liée à l’amélioration des conditions d’hygiène et de santé dans ces pays) est responsable de modifications de la régulation du système immunitaire inné, en déviant les réponses immunitaires dans le sens de l’allergie.
Corrélations anatomocliniques
L’eczéma atopique se traduit par une atteinte épidermique prédominante avec afflux de lymphocytes T (exocytose) et un œdème intercellulaire (spongiose) réalisant des vésicules microscopiques.
Le diagnostic de la DA est clinique (+++). Aucun examen complémentaire n’est nécessaire.
La DA (comme tout eczéma) est une dermatose vésiculeuse. Les vésicules sont en fait exceptionnellement visibles macroscopiquement. Leur rupture à la surface de la peau est responsable du caractère suintant et croûteux des lésions.
Dans un second temps, le grattage chronique est responsable d’un épaississement de l’épiderme (lichénification).
La DA apparaît habituellement dans la première année de vie, en général vers 3 mois, parfois plus tôt.
Le prurit est souvent important et responsable de troubles du sommeil.
Le grattage n’est pas toujours évident chez le tout petit et se manifeste par des mouvements équivalents (frottement des joues contre les draps et les vêtements, agitation et trémoussement au déshabillage).
L’aspect des lésions est variable selon le moment de l’examen : la DA évolue par poussées aiguës ou subaiguës sur un fond de sécheresse cutanée permanent.
Les lésions sont aiguës, mal limitées, érythémateuses, suintantes puis croûteuses.
Les formes mineures et chroniques, en dehors des poussées aiguës, sont peu inflammatoires et responsables d’une rugosité cutanée (sécheresse ou xérose) des convexités.
Elles atteignent de façon symétrique les zones convexes du visage (avec un respect assez net de la région médio-faciale) et des membres (Fig. 1 et Fig. 2).
L’atteinte du tronc et des plis est possible dans les formes étendues.
Sous les couches le siège est habituellement épargné.
Sur le cuir chevelu il peut exister une atteinte d’allure « séborrhéique », avec des squames jaunâtres et grasses (« croûtes de lait »).
Les lésions sont plus souvent localisées :
Le caractère chronique des lésions et du grattage est responsable de la lichénification et des excoriations.
Des poussées saisonnières se produisent avec le plus souvent une aggravation en automne et hiver ; et une amélioration a lieu durant la période estivale.
Au visage, des lésions hypopigmentées, parfois rosées, finement squameuses sont fréquemment observées en particulier l’été : « eczématides » ou « dartres achromiantes » (pityriasis alba). Elles peuvent être plus diffuses, siégeant là où la DA est la plus active. Elles régressent toujours et sont souvent attribuées à tort aux dermocorticoïdes.
La xérose cutanée est quasi-constante, plus marquée en hiver.
La DA persiste rarement chez le grand enfant, et s’aggrave à l’adolescence.
Elle garde en général le même aspect que chez l’enfant de plus de 2 ans.
Les autres formes possibles sont :
Un début tardif à l’âge adulte est possible mais rare et doit faire éliminer une autre dermatose prurigineuse (gale, eczéma de contact, lymphome cutané T…).
Ce sont notamment les antécédents d’atopie chez un parent au premier degré.
Chez le grand enfant, il existe parfois des antécédents personnels d’allergie alimentaire, d’asthme ou de rhinoconjonctivite allergique.