Il doit être à la fois le plus concis et le plus précis possible. Comme dans toute rédaction médicale, « le meilleur style, c'est l'absence de style... » [2 Farfor JA., Cours élémentaire de rédaction médicale. ln: Cah Méd Lyon, 1976-1977; 2,10,12,16,18,27,31,35,40; 3, 37. ].Toute rhétorique est donc exclue. La lourdeur n 'est pas de mise pour autant. En rédigeant le CRO, garder à l'esprit qu'il doit pouvoir être lu à haute voix, compris par tout médecin non chirurgien, et qu'il peut être lu et conservé par le patient ou son entourage.
Le temps des verbes: tout doit être au présent, sauf pour un fait antérieur ou postérieur à l'opération. Eviter le« futur -présent» : « on fermera la paroi... » (quand? demain ?) ;
Les phrases doivent être courtes, avec une idée ou une action par phrase ;
Employer la troisième personne de modestie : éviter le passif s'il est ambigu: «l'épiploon est refoulé... » (par qui? par la tumeur? par l'opérateur ?). Préférer le « on» (singulier), plutôt que le « nous» (réservé aux articles) ;
Éviter les noms propres sans description, sauf s'ils sont universellement connus (Mac Burney, Pfannenstiel.. .). On ne dit pas « un Pfannenstiel » mais une « incision de Pfannenstiel » ou une «voie d'abord de Pfannenstiel ». Sauf homonymie avec l'opérateur, l'appendicectomie n'est pas faite« par Mac Burney» mais « par une voie d'abord de Mac Burney».
Ne pas utiliser d'abréviation sauf pour des unités officielles de mesure ;
Pour indiquer une dimension, s'abstenir de comparaison potagère (melon...), fruitière (prune...), animalière (oeuf de...) ou sportive (balle de.. .), mais mesurer en centimètre (cm), centimètre cube (cm3),litre (l)ou centilitre (cl) ;
Éviter les expressions d'état d'âme comme : «on déplore, on regrette, on s'efforce de, on s'assure, on s'étonne, on se félicite de pouvoir »ou encore :« (mal)heureusement, malencontreusement, soigneuse(ment), rigoureuse(ment), minutieuse( ment) »...
N'employer les mots que dans le sens le plus courant du dictionnaire français. Attention à : bilan (à calculer ?), cadre (à accrocher ?), problème (à résoudre ?), tableau (à contempler ?), terrain (à cultiver ?), procédure (à suivre ?), visualiser (rendre visible ?)...
Éviter les néologismes comme «objectiver» ou « au total ».
Éviter les synonymes : répéter toujours le même mot pour la même chose ou le même fait. À l'inverse, on peut éviter la répétition lourde et inutile de débuts de phrase non signifiants :