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Généralités
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Définition de la dyspnée
- Inconfort, difficulté respiratoire survenant pour un niveau d’activité usuelle n’entraînant normalement aucune gêne.
- Sensation subjective.
- Symptôme très fréquent.
- Multiples causes : ORL, pneumologiques, cardiologiques, neurologiques.
- Distinguer dyspnée aiguë (d’apparition récente) et dyspnée chronique.
- Distinguer la dyspnée de l’insuffisance respiratoire, les deux termes ne sont pas synonymes :
- une dyspnée peut s’observer en l’absence d’insuffisance respiratoire, par exemple dans l’anémie aiguë ;
- une insuffisance respiratoire peut survenir sans dyspnée, par exemple au cours d’un coma.
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Analyse séméiologique
1. Interrogatoire
Apprécier le terrain : antécédents, comorbidités, traitement en cours.
Caractériser la dyspnée :
- rapidité d’installation : aiguë ou chronique ;
- circonstances de survenue :
- repos ou effort,
- position : décubitus (orthopnée) ou orthostatisme (platypnée),
- facteurs saisonniers, climatiques, environnementaux ou toxiques déclenchant la dyspnée,
- horaire.
Evaluer l’intensité :
- la classification de New York Heart Association (NYHA) est la plus utilisée :
- stade I : dyspnée pour des efforts importants inhabituels : aucune gêne n’est ressentie dans la vie courante,
- stade II : dyspnée pour des efforts importants habituels, tels que la marche rapide ou en côte ou la montée des escaliers (> 2 étages),
- stade III : dyspnée pour des efforts peu intenses de la vie courante, tels que la marche en terrain plat ou la montée des escaliers (< ou = à 2 étages),
- stade IV : dyspnée permanente de repos ou pour des efforts minimes (enfiler un vêtement, par exemple) ;
- nombre d’oreillers utilisés pendant la nuit si orthopnée ;
- l’échelle de Sadoul est utilisée par les pneumologues :
- stade I : dyspnée pour des efforts importants,
- stade II : dyspnée lors de la marche rapide ou en pente légère,
- stade III : dyspnée lors de la marche à plat à allure normale,
- stade IV : dyspnée lors de la marche lente,
- stade V : dyspnée au moindre effort.
Rechercher des signes fonctionnels associés : généraux, respiratoires, cardiologiques, ORL, neurologiques.
2. Examen clinique
a. Caractériser la dyspnée
- Déterminer la phase du cycle respiratoire concerné : dyspnée inspiratoire, expiratoire ou aux deux temps.
- Évaluer :
- la fréquence respiratoire : tachypnée (> 20 cycles/min), bradypnée (< 10 cycles/min) ;
- le rythme respiratoire : régulier ou irrégulier (dyspnée de Kussmaul, dyspnée de Cheynes-Stokes), entrecoupé d’apnée ou non ;
- l’intensité : polypnée (respiration rapide et superficielle), hypopnée ou oligopnée (diminution de la ventilation).
b. Rechercher des éléments d’orientation étiologique
- Recherche de signes généraux : fièvre, frissons, amaigrissement…
- Auscultation pulmonaire : normale, crépitants, sibilants…
- Examens :
- cardiovasculaire complet à la recherche, en particulier, de signe d’insuffisance cardiaque et de signes de thrombose veineuse profonde ;
- ORL ;
- thyroïdien ;
- neuromusculaire.
c. Rechercher des signes de gravité devant une dyspnée aiguë
Cf. item 193 : détresse respiratoire aiguë du nourrisson, de l’enfant et de l’adulte (non traité dans cet ouvrage).
- Mise en jeu des muscles respiratoires accessoires : tirage sus-sternal ou sus-claviculaire, creusement intercostal, battement des ailes du nez, balancement thoraco-abdominal, contracture active expiratoire abdominale.
- Cyanose, sueurs, tachycardie > 120/min, signes de choc (marbrures), angoisse, SpO2 < 90 %.
- Retentissement neurologique : encéphalopathie respiratoire (astérixis), agitation, somnolence, sueurs, coma.
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Examens complémentaires à discuter en première intention
- Gazométrie artérielle : apprécie la gravité (hypoxémie et hypercapnie témoignant d’une insuffisance respiratoire), parfois orientation étiologique. Attention, une SpO2 < 90 % témoigne d’une hypoxémie et indique l’administration d’oxygène.
- Électrocardiogramme : rechercher des signes en faveur d’une embolie pulmonaire, d’une coronaropathie, un trouble du rythme…
- Radiographie du thorax : rechercher une anomalie de la paroi thoracique, une anomalie pleurale, parenchymateuse pulmonaire, médiastinale, une cardiomégalie.
- Bilan biologique : numération formule plaquettaire, ionogramme sanguin, glycémie, BNP (brain natriuretic peptide), D-dimères (en cas de suspicion d’embolie pulmonaire).
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Autres examens complémentaires
En fonction du contexte et de l’orientation étiologique, on discute de la réalisation de divers examens complémentaires. Par exemple, échographie-doppler veineux des membres inférieurs et/ou angioscanner thoracique et/ou scintigraphie pulmonaire de ventilation/perfusion en cas de suspicion d’embolie pulmonaire ; échocardiographie avec doppler, épreuves fonctionnelles respiratoires, cathétérisme cardiaque, épreuve d’effort métabolique…
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