2  -  Types histologiques des tumeurs de l'ovaire


Les tumeurs de l'ovaire sont volontiers kystiques, mais les kystes de l'ovaire ne sont pas toujours des tumeurs. Il existe aussi des kystes dits fonctionnels où le follicule ovarien ou le corps jaunes forment des kystes.

En dehors des kystes fonctionnels ou d'endométriose, les tumeurs de l'ovaire se classent en fonction des cellules qui les composent.

Il existe donc trois types histologiques (classification histologique OMS 2003, tableau 1) :

  • les tumeurs épithéliales ;
  • les tumeurs du stroma et des cordons sexuels (cellules spécialisées hormonosécrétantes) ;
  • les tumeurs germinales dérivant de l'ovocyte.
Tableau 1 : Classification histologique des tumeurs de l'ovaire, OMS 2003.
OrigineCellule épithélialeCellule germinale (ovocyte)Stroma-cordons sexuelsMétastases
Fréquence (% des tumeurs de l'ovaire)65–70 %15–20 %5–10 %5 %
Âge habituel+ de 20 ans0-20 ansTout âge
Sous-typesSéreuse

Mucineuse

Endométrioïde

Cellules claires

Cellules transitionnelles
Tératome mature/immature

Dysgerminome

Tumeur du sinus endodermique

Choriocarcinome
Fibrome/fibrothécome

Tumeurs thécales ou de la granulosa

Tumeurs à cellules de Leydig/Sertoli
Pourcentage des tumeurs malignes de l'ovaire90 %3–5 %2–3 %5 %
En gras, les tumeurs les plus fréquentes pour chaque catégorie.

2 . 1  -  Tumeurs épithéliales

Les tumeurs épithéliales peuvent être :

  • bénignes (cystadénome séreux, cystadénome mucineux, etc.) ;
  • borderline (à la limite de la malignité) : tumeur séreuse à la limite de la malignité ;
  • malignes (cystadénocarcinome séreux, mucineux…).

Les termes de cystadénome et cystadénocarcinome expriment le fait que les tumeurs sont en grande partie kystiques : un cystadénome est un adénome en grande partie kystique.

Histologie :

  • les tumeurs bénignes sont constituées de cellules régulières, bien organisées (épithélium unistratifié) ;
  • les tumeurs borderline sont faites de cellules atypiques avec pseudo-stratification et infiltration nulle ou minime. Ces lésions borderline peuvent parfois s'accompagner d'une extension péritonéale sous formes d'implants non invasifs ;
  • les tumeurs malignes sont faites de cellules atypiques, avec une architecture désorganisée, et il existe une infiltration.

Chez la femme adulte, la tumeur la plus fréquente est le cystadénome séreux (figures 1 et 2)

Figure 1 : Macroscopie : tumeur de l'ovaire multikystique, à paroi fine, sans végétations : tumeur bénigne
Figure 2 : Microscopie : cystadénome séreux de l'ovaire (kystes à revêtement régulier + tissu fibreux)

Chez la femme âgée, il s'agit le plus souvent d'une tumeur épithéliale maligne, l'adénocarcinome séreux (figures 3 et 4).

Figure 3 : Macroscopie : tumeur de l'ovaire à la surface lisse, mi-solide, mi-kystique à la coupe. Malignité suspectée mocroscopiquement
Figure 4 : Microscopie : adénocarcinome papillaire de haut grade

Les tumeurs mucineuses sont moins fréquentes. Lorsqu'il s'agit d'un adénocarcinome mucineux bilatéral, il faut évoquer de principe la possibilité d'une localisation secondaire (métastase) ovarienne d'une tumeur primitive (côlon le plus fréquent, appendice, estomac). Lorsque la tumeur ovarienne est bilatérale, l'origine ovarienne est exceptionnelle.

2 . 2  -  Tumeurs germinales


Le tératome mature (95 % des tumeurs germinales) est la tumeur bénigne unilatérale la plus fréquente chez la jeune fille. On recherche un contingent immature. Il existe d'autres types histologiques, mais ils sont également très rares.

2 . 3  -  Tumeurs du stroma et des cordons sexuels


Les tumeurs du stroma et des cordons sexuels représentent 8 % des tumeurs de l'ovaire.

Le fibrothécome est la tumeur bénigne la plus fréquente, survenant à tout âge.

Il existe d'autres types histologiques, mais ils sont très rares.

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