Le syndrome de larva migrans cutanée, dénommée aussi larbish ou dermatite ankylostomienne, correspond à la pénétration transcutanée chez l’Homme de larves d’ankylostomes, parasitant normalement l’animal.
Le plus souvent il s’agit d’Ancylostoma caninum ou d’Ancylostoma brasiliensis, qui évoluent naturellement chez le chien ou chez le chat.
Leur cycle naturel est comparable à celui des ankylostomes humains. Il aboutit à la présence de larves infestantes dans les sols humides et chauds des zones tropicales et intertropicales du globe, souillés par les déjections des chiens et des chats.
L’Homme s’infecte en marchant pieds nus ou en s’allongeant sur le sol contaminé (zone des plages non recouverte par la marée ; figure 16.5). Les larves pénètrent activement par voie transcutanée, migrent sous la peau et, ne pouvant évoluer, meurent en quelques semaines.
La pénétration active et la migration sous-cutanée de la larve laissent derrière elle une lésion inflammatoire érythémateuse et bulleuse, riche en éosinophiles.
La pénétration transcutanée de larve peut entraîner l’apparition de papules ou de vésicules d’où part un trajet serpigineux, érythémateux et prurigineux, s’allongeant d’environ 3 cm par jour (figures 16.6 et 16.7). La vitesse de migration est beaucoup plus lente que celle d’une larva currens (5 cm à 6 cm par heure ; cf. chapitre 14). Les lésions, responsables d’un prurit féroce, non traitées, disparaissent en quelques semaines. Elles sont localisées aux régions cutanées qui ont été en contact avec le sol.
Le diagnostic repose sur le tableau clinique et l’anamnèse rapportant un séjour en zone d’endémie.
Le taux des éosinophiles est souvent normal.
Il est uniquement médical. Deux molécules peuvent être prescrites :
Chez le jeune enfant de moins de 15 kg, une préparation magistrale à base de crotamiton (Eurax®) et de comprimés écrasés d’ivermectine ou d’albendazole est appliquée sur les lésions.
La tentative d’extraction de la larve est aléatoire, douloureuse et inutile.