4 . 3  -  Paralysies faciales traumatiques


Le traumatisme peut atteindre le nerf facial dans son trajet intrapétreux ou extrapétreux.

4 . 3 . 1  -  Fractures du rocher


Elles s’accompagnent fréquemment d’une paralysie faciale périphérique. Elle fait partie du tableau classique, avec l’otorragie et les signes cochléovestibulaires. Elle peut constituer le seul signe permettant de soupçonner une fracture du rocher chez un traumatisé crânien. Il est fondamental de faire préciser au patient, à sa famille ou à l’équipe d’urgentistes si cette paralysie faciale a été immédiate ou secondaire :

  • une paralysie secondaire, d’origine inflammatoire, guérit généralement sans séquelle, à la condition d’un traitement corticoïde précoce ;
  • une paralysie immédiate et complète doit faire craindre une section ou un écrasement du nerf. La TDM du rocher permet de localiser la lésion nerveuse et de préciser le caractère translabyrinthique (la PFP est alors associée à des vertiges et une surdité totale) ou extralabyrinthique de la fracture. Une intervention chirurgicale exploratrice (simple décompression du nerf, suture ou greffe) est à programmer dès que l’état neurologique du patient le permet (figure 3).
Figure 3 : Fracture du rocher droit avec un trait (flèche) traversant le conduit auditif interne responsable d’une paralysie faciale et d’une cophose.

4 . 3 . 2  -  Plaies de la région parotidienne


Elles peuvent léser le tronc ou les branches du nerf facial. La constatation d’une paralysie faciale impose une réparation chirurgicale immédiate (figure 4).

Figure 4 : Plaie de la face avec section des branches du nerf facial

4 . 3 . 3  -  Paralysies faciales iatrogènes


Elles peuvent survenir à tous les niveaux du nerf facial :

  • chirurgie du schwannome vestibulaire dans l’espace pontocérébelleux ou le méat auditif interne ;
  • chirurgie otologique au niveau des 2e et 3e portions intrapétreuses. En cas de PFP au réveil après chirurgie de l’oreille moyenne, une exploration chirurgicale du nerf doit être réalisée en urgence ;
  • chirurgie parotidienne : la paralysie faciale est évitable ou transitoire dans la chirurgie des affections parotidiennes bénignes (adénome pleïomorphe…). Elle est parfois inévitable dans la chirurgie des tumeurs malignes.

4 . 4  -  Paralysies faciales tumorales


L’origine tumorale doit être évoquée devant une PFP incomplète, fluctuante, récidivante ou progressive précédée ou accompagnée d’un spasme de l’hémiface. Ce contexte clinique impose un bilan d’imagerie (TDM ? IRM) qui permet le diagnostic. La PFP peut cependant être brusque, simulant une paralysie a frigore. Il peut s’agir de :

  • tumeurs du tronc cérébral atteignant le noyau moteur du VII ;
  • tumeurs de l’angle pontocérébelleux (neurinome, méningiome, cholestéatome primitif de l’angle, métastase…), mais la PFP est rare et souvent tardive ;
  • tumeurs du rocher beaucoup plus fréquemment : neurinome du VII intrapétreux, méningiome intrapétreux, cholestéatome primitif du rocher, paragangliome tympano-jugulaire ;
  • tumeurs malignes de la région parotidienne : cancers primitifs de la glande parotide, métastase ganglionnaire, habituellement accessibles à la palpation.
Figure 5 : Cancer de la parotide responsable d’une paralysie faciale

Dans le cas où le nerf facial ne peut être conservé ou reconstitué, des interventions palliatives peuvent être proposées :

  • anastomoses spino- ou hypoglosso-faciales ;
  • téno- ou musculoplasties, à visée correctrice des déformations faciales.

4 . 5  -  Paralysies faciales de cause rare, congénitales ou générales

4 . 5 . 1  -  Paralysies faciales néonatales

  • Malformative isolée ou associée à d’autres malformations :
    • syndrome de Mœbius : diplégie faciale avec atteintes oculomotrices ;
    • agénésie du VII.
  • Néonatale par compression du nerf facial à son émergence au cours du travail, ou par une branche de forceps (figure 6).
Figure 6 : Paralysie faciale droite chez un nourrisson : l’asymétrie devient évidente au cri.

4 . 5 . 2  -  Paralysies faciales de cause générale


Sarcoïdose entrant dans le cadre d’un syndrome de Heerfordt (uvéoparotidite), maladie de Wegener.
Syndrome de Melkerson-Rosenthal : paralysie faciale à répétition ou à bascule, avec langue scrotale et œdèmes de la face, dont la cause est inconnue.

5/6